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En sciences humaines et sociales, l'expression réseau social[1] désigne un agencement de liens entre des individus ou des organisations, constituant un groupement qui a un sens : la famille, les collègues, un groupe d'amis, une communauté, etc.

L'anthropologue australien John Arundel Barnes a introduit l'expression en 1954[2]. L'analyse des réseaux sociaux est devenue une spécialité universitaire dans le champ de la sociologie, se fondant sur la théorie des réseaux et l'usage des graphes.

L’expression « réseau social » dans l'usage habituel renvoie généralement à celle de « médias sociaux », qui recouvre les différentes activités qui intègrent technologie, interaction sociale entre individus ou groupes d'individus, et la création de contenu. Andreas Kaplan et Michael Haenlein les définissent comme « un groupe d’applications en ligne qui se fondent sur la philosophie et la technologie du net et permettent la création et l’échange du contenu généré par les utilisateurs »[3].

Applications en sciences sociales

Les études sur l'urbanisation de l'École de Manchester autour de Max Gluckman, réalisées principalement en Zambie durant les années 1960 ont les premières utilisé la théorie des réseaux sociaux en sciences sociales. La sociométrie, visant à quantifier les relations sociales, a enchaîné le pas. Des universitaires comme Harrison White ou Mark Granovetter ont élargi l'usage de l'analyse des réseaux sociaux, et elle sert maintenant pour étudier divers phénomènes de la vie courante en sciences sociales. La théorie des réseaux sociaux est un champ très actif dans le milieu universitaire et plusieurs outils d'analyse des réseaux sociaux sont disponibles en ligne et sont relativement faciles à employer pour présenter simplement un graphe de réseau social. La théorie de la diffusion des innovations explore les réseaux sociaux et leur rôle pour influencer la diffusion de nouvelles idées et pratiques. Les systèmes socio-techniques sont vaguement liés à l'analyse de réseaux et se concentrent sur les relations parmi les individus, les institutions, les objets et les technologies. Dans l'interactionnisme structural, la notion de réseau social est utilisée pour formaliser des interactions et ce qu'elles forment.

Règle des 150

La psychologie évolutionniste forme l'hypothèse qu'il existe un nombre maximal de personnes qu'un individu puisse reconnaître et dont il puisse interpréter les réactions[réf. souhaitée]. Selon l'anthropologue britannique Robin Dunbar, un être humain peut entretenir une relation humaine stable avec au plus 148 personnes[4], un nombre généralement arrondi à 150. C'est la taille maximale d'un village, plus précisément d'« écovillage ». Au-delà de ce nombre, limité par les capacités et l'organisation cérébrales, des institutions structurées par des règles doivent intervenir. La « règle de 150 », aussi appelée « nombre de Dunbar » limite la taille d'un réseau social. Si le groupe est plus nombreux, la relation de confiance s'en trouve affectée[5]. Des économistes formulent différemment l'hypothèse de la taille maximale d'une communauté. Il leur semble plus difficile de déceler les passagers clandestins ou resquilleurs ((en) « freeriders »), des individus qui profitent de la vie en communauté sans contribuer eux-mêmes à ses dépenses communes, dans un grand groupe[réf. souhaitée].

Degrés de séparation

Visualisation « graphique » du principe des six degrés de séparation.

L'effet du petit monde est l'hypothèse que la longueur de la chaîne des connaissances sociales requise pour lier une personne arbitrairement choisie à n'importe quelle autre sur Terre est généralement courte. Le concept a engendré l'expression célèbre des « six degrés de séparation » après l'expérience du petit monde de 1967, réalisée par le psychologue Stanley Milgram. Il conclut qu'en moyenne, il n'y a que six intermédiaires entre deux êtres humains sur la terre.

Réseaux sociaux sur Internet

Hors du domaine des sciences sociales, l'expression « réseaux sociaux » renvoie aux entreprises de réseautage social sur Internet et à leurs utilisateurs à travers le monde. Les applications désignées comme « service de réseautage social en ligne » servent à constituer un réseau social virtuel en reliant, non pas des personnes, mais des identités virtuelles. Leurs utilisateurs utilisent des liens hypertextes ou des bases de données dont ils n'ont parfois pas connaissance dans le but de faciliter la gestion des carrières professionnelles, la distribution et la visibilité artistique ou les rencontres privées. Certains réseaux sociaux sont devenus de véritables entreprises de communication qui peuvent atteindre un public très large.

Notes et références

  1. « réseau social », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  2. (en) John Arundel Barnes, « Class and Committees in a Norwegian Island Parish », Human Relations,‎ [source insuffisante].
  3. « Numéro Spécial RAM 2011 - Thème: Les Médias Sociaux », AFM-marketing.org (consulté le ).
  4. (en) R. I. M. Dunbar, « Neocortex size as a constraint on group size in primates », Journal of Human Evolution, vol. 22, no 6,‎ , p. 469–493 (ISSN 0047-2484, DOI 10.1016/0047-2484(92)90081-J).
  5. Antoine Dupin, Communiquer sur les réseaux sociaux : les méthodes et les outils indispensables pour vos stratégies de communication sur les médias sociaux, FYP editions, , p. 92.

Annexes

Une catégorie est consacrée à ce sujet : Réseau social.

Bibliographie

  • Emmanuel Lazega, « Analyse de réseaux et sociologie des organisations », Revue française de sociologie, nos 35-2,‎ , p. 293-320 (lire en ligne)
  • Pierre Musso, « Réseau », Quaderni, no 63 – Nouveaux mots du pouvoir,‎ , p. 82-84 (lire en ligne).
  • Grossetti M (2014), Que font les réseaux sociaux aux réseaux sociaux : Réseaux personnels et nouveaux moyens de communication. Réseaux, n° 184-185, p. 187-209.

Articles connexes

Liens externes