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République démocratique
du Viêt Nam
(vi) Việt Nam Dân Chủ Cộng Hòa

1945-–1976

Drapeau Blason
Hymne Tiến Quân Ca
"Les troupes avancent"
Description de cette image, également commentée ci-après
Territoire contrôlé (vert foncé)
Territoire revendiqué mais incontrôlé (vert clair)
Informations générales
Statut République marxiste-léniniste État communiste à parti unique sous dictature
Capitale Hanoï
Langue(s) Vietnamien
Religion Athéisme d'État
Monnaie đồng nord-vietnamien
Superficie
Superficie 155 751 km²
Histoire et événements
Déclaration d'indépendance
Reconnaissance (accords de Genève)
Annexion de la république du Viêt Nam et création de la république socialiste du Viêt Nam
Secrétaire général du Parti
1945-1956 Trường Chinh
1956-1960 Hô Chi Minh
1960-1976 Lê Duẩn
Président de la république démocratique du Viêt Nam
1945-1969 Hô Chi Minh
1969-1976 Tôn Đức Thắng
Premier ministre
1945-1955 Hô Chi Minh
1955-1976 Phạm Văn Đồng

Entités précédentes :

La république démocratique du Viêt Nam (communément Viêt Nam du Nord ou Nord Viêt Nam), en abrégé RDVN, est un ancien régime politique vietnamien, proclamé le par Hô Chi Minh, chef du Parti communiste vietnamien. Alors que l'Indochine française est en plein chaos à la suite de l'occupation japonaise lors de la Seconde Guerre mondiale, le Việt Minh, mouvement contrôlé par les communistes, déclare l'indépendance du Viêt Nam. La France reprend toutefois le contrôle de l'Indochine, au moyen de l'envoi du CEFEO, et le gouvernement de la RDVN doit alors prendre le maquis, déclenchant la guerre d'Indochine.

À l'issue de ce conflit et de la défaite française lors de la bataille de Diên Biên Phu en 1954, les accords de Genève donnent à la république démocratique du Viêt Nam le contrôle du Nord du pays. La division du territoire entre deux États rivaux indépendants (le Sud de l’ancienne colonie française étant devenu le Sud Viêt Nam) débouche sur la guerre du Viêt Nam avec l’intervention militaire des États-Unis dans les années 1960. En 1973, les accords de paix de Paris décident du retrait militaire américain, et en 1975, après la chute de Saïgon, le territoire du Sud Viêt Nam passe sous le contrôle du gouvernement révolutionnaire provisoire du Việt Cộng. L'année suivante, les deux entités communistes fusionnent et le pays, réunifié, prend son nom actuel de république socialiste du Viêt Nam.

Déclaration d'indépendance et création

La république démocratique du Viêt Nam est née lors de la déclaration d'indépendance du Viêt Nam faite par Hô Chi Minh le [1] à Hanoï sur la place Ba Dinh. Cette déclaration d'indépendance est l'aboutissement de la « révolution d'Août » menée par le Việt Minh.

Cette indépendance n'a pas été reconnue par la puissance tutélaire française qui créa l'État du Viêt Nam en 1949. Cette non-reconnaissance déclencha la guerre d'Indochine. La paix est conclue au prix de la partition en deux zones de regroupement militaire, suivant les Accords de Genève de 1954. La république démocratique du Viêt Nam avec les troupes de l'Armée populaire vietnamienne se situe alors au nord du 17e parallèle alors que l'État du Vietnam (qui allait devenir la république du Viêt Nam) sous la souveraineté de l’empereur Bảo Đại rappelé de son exil à Hong Kong se situe elle au sud du 17e parallèle.

Le régime communiste

Le gouvernement nord-vietnamien entreprend en 1956 de lancer une réforme agraire, mais procède de manière dogmatique, en divisant les paysans en cinq classes sociales, allant du propriétaire terrien à l'ouvrier agricole : la politique menée est totalement inadaptée aux structures agricoles du Nord, où les tout petits propriétaires constitue la grande majorité des exploitants. Des cadres communistes sont envoyés dans les campagnes pour liquider les « propriétaires » et les « féodaux » : dans cette campagne de « rectification » du monde rural, qui se déroule sur fond d'appels à la haine contre l'« ennemi » de classe, de très nombreux abus sont commis, les agents du régime travaillant selon un système de quotas de personnes à sanctionner. La réforme agraire au Nord Viêt Nam cause des milliers, voire des dizaines de milliers, de morts. En parallèle est menée une purge des cadres du Parti : les militants soupçonnés d'être des « contre-révolutionnaires » infiltrés sont arrêtés ou exécutés. En novembre 1956, un soulèvement paysan éclate dans la province de Nghệ An : Hô Chi Minh fait écraser la rébellion par la troupe et environ 6 000 paysans sont tués ou déportés. L'évènement passe inaperçu, du fait notamment de l'insurrection de Budapest qui se déroule au même moment. Hô Chi Minh reconnaît néanmoins que des abus ont été commis durant la réforme agraire et présente ses regrets au peuple, ce qui lui permet de préserver sa popularité et son image de « modéré ». Trường Chinh, tenu pour responsable, est démis de ses fonctions de secrétaire général du Parti des travailleurs du Viêt Nam ; l'essentiel des dirigeants du régime reste cependant en place. Passé cette période de crise, le pays reprend son processus d'« édification socialiste ».

Au début de 1961, 85 % des exploitations sont collectivisées, dont 12 % dans des coopératives agricoles supérieures dites « socialistes ». Le Nord Viêt Nam reçoit en outre, à partir de 1955, une aide financière conséquente de la part de l'URSS et de la république populaire de Chine, ce qui lui permet de lancer un processus d'industrialisation[2],[3],[4],[5],[6].

Guerres d’indépendance

La guerre du Viêt Nam de réunification est menée conjointement par la république démocratique du Viêt Nam et le Front national de libération du Sud Viêt Nam (également connu sous le terme péjoratif popularisé par ses adversaires : Việt Cộng).

Réunification

À la capitulation inconditionnelle de Saïgon le , le gouvernement révolutionnaire provisoire de la république du Sud Viêt Nam, gouvernement du Viêt Cong, remplace la république du Viêt Nam. Un an plus tard, il fusionne avec la république démocratique du Viêt Nam pour donner naissance à la république socialiste du Viêt Nam, en 1976. Cette dernière se trouve rapidement confrontée à la troisième guerre d’Indochine, avec la Chine.

Notes et références

  1. « Vietnam, Déclaration d'indépendance 2 septembre 1945, Digithèque MJP », sur mjp.univ-perp.fr
  2. Féray 2001, p. 76-78.
  3. Karnow 1997, p. 238-240.
  4. Luguern 1997, p. 178-182.
  5. Franchini 1988, tome 2, p. 178-181.
  6. Jean-Louis Margolin, Vietnam : les impasses d'un communisme de guerre, in Le Livre noir du communisme, Robert Laffont, 1997, p. 621-624

Bibliographie

  • Pierre-Richard Féray, Le Viêt-Nam, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-051693-4)Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Stanley Karnow, Vietnam : A History, Penguin Books, , 752 p. (ISBN 978-0-670-74604-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Joël Luguern, Le Viêt-Nam, Karthala, (ISBN 978-2-86537-643-8)Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Philippe Franchini, Les Guerres d'Indochine, Pygmalion - Gérard Watelet, 1988, tome 2, 452 p. (ISBN 978-2-85704-267-9) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Bernard B. Fall :
    • (en) The Vietminh Regime (1954), Le Vietminh (1960, traduction française, Colin)
    • (en) The Two Vietnams (1963), Les deux Viêt Nam (1962, traduction française, Payot)
    • (en) Indochine 1946-1962 (1962, Laffont)
    • (en) Vietnam Witness, 1953-66 (1966)
    • (en) Hell in a Very Small Place: The Siege of Dien Bien Phu (1966), Dien Bien Phu, un coin d’enfer (1968, traduction française posthume, Laffont)
    • (en) Anatomy of a Crisis: The Laotian Crisis of 1960-1961 (1969).
  • Jean Lacouture, Hô Chi Minh, Seuil, col. Politique, Paris, 1967.
    • Viêt Nam, de la guerre française à la guerre américaine, avec Philippe Devillers, coll. Esprit, 1969
    • La Fin d'une guerre, en collaboration avec Philippe Devillers, 1960, nouvelle édition en 1969

Liens externes