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Bonbonne de jus de pamplemousse

Le jus de pamplemousse est une boisson obtenue par pressage des agrumes appelés indistinctement « pamplemousses ». Le jus de pamplemousse peut également être utilisé afin de réaliser divers cocktails. Les personnes sous traitement médicamenteux doivent éviter d'en boire sans consulter d'abord leur médecin.

Composition

Les jus commercialisés sous ce nom[1] sont principalement faits à base de pomélo, le fruit du Citrus ×paradisi. Il s'agit d'un hybride naturel de Citrus maxima, le pamplemoussier, avec l'oranger, Citrus sinensis, commercialisé à partir de 1885 aux États-Unis et dont le jus plus abondant a moins d'amertume que celui du pamplemoussier d'origine.

Il faut 3 à 4 kg de pomélos pour faire 1 L de jus naturel[2]. Celui-ci contient des vitamines C comme tous les jus de fruits.

Commercialisation

Le jus consommé en Union européenne est principalement du jus d'importation. En 2004 les États-Unis et Israël étaient ses principaux fournisseurs avec environ 30 % chacun, sous forme de jus de pamplemousse ou de pomélo plus ou moins concentré[3].

Précaution d'usage lors de la prise de médicaments

La première interaction avec la prise de médicaments a été décrite en 1991[4].

Le jus de pamplemousse est reconnu par les autorités de santé de différents pays[5] comme contenant des molécules inhibitrices du cytochrome P450 (CYP3A4), c'est-à-dire comme ayant la propriété d'interférer avec le métabolisme d'élimination naturel de certains médicaments. Après avoir été présumé dû aux flavonoïdes contenus dans le fruit, cet effet inhibiteur a pu être attribué aux furanocoumarines[6], dont la 6′,7′-dihydroxybergamottine, qui inhibe le cytochrome au niveau du tube digestif[7].

De plus, certains flavanoïdes du pamplemousse inhiberaient le transport de certaines molécules à travers la paroi du tube digestif[8], ce qui en diminue la concentration sanguine. Cette action est dose-dépendante et concernerait en particulier l'aliskirène, le céliprolol, la fexofénadine et la ciprofloxacine dont la prise doit intervenir au moins quatre heures après l'ingestion du pamplemousse[9].

Il a un effet variable sur les statines, augmentant le risque d'effets secondaires pour l'atorvastatine et la simvastatine, mais ne jouant pas sur la rosuvastatine. Parmi les inhibiteurs calciques, il augmente l'efficacité de la félodipine, nicardipine et nifédipine mais ne joue pas sur le métabolisme de l'amlodipine. Il diminue l'activité du losartan, un antihypertenseur, et du clopidogrel, et augmente celle du répaglinide un anti-diabétique[10].

En d'autres termes, boire du jus de pamplemousse régulièrement en grande quantité en étant sous traitement médicamenteux peut être dangereux, voire mortel dans certains cas[11] car l'organisme n'élimine plus normalement les médicaments et ce sur une durée relativement longue (environ trois jours, même si l'on ne prend que l'équivalent d'un verre, soit 250 mL). Il existe alors un risque de surdose variable par accumulation du médicament dans le sang et les tissus, risque plus élevé encore lorsque les médicaments ont une faible marge thérapeutique, c'est-à-dire si la dose thérapeutique est proche de la dose mortelle.
Par exemple, une étude publiée en 2004 recommandait, en cas de prise de statine, de ne pas consommer de jus de pamplemousse deux heures après la prise du médicament[12]. Cependant, selon une étude publiée en 2016, boire du jus de pamplemousse ne devrait pas être contre-indiqué pour les personnes prenant des statines[13]. Dans tous les cas, si l'on est sous traitement, il est conseillé de s'abstenir de boire du jus de pamplemousse avant d'avoir consulté son médecin ou son pharmacien.

La consommation du fruit lui-même ou de jus de fruits industriel (fait à base de concentré) a le même effet que le jus frais[14].

Il existe des variétés de fruits ayant un contenu plus bas en furanocoumarines mais il n'est pas clairement établi que leur consommation soit moins dangereuse que celle du pamplemousse Citrus ×paradisi[15]. À noter que la concentration de ces molécules peut être abaissée si l'on respecte certaines conditions[Lesquelles ?] dans la préparation du jus[16]ou si ce dernier subit un traitement[Lequel ?] spécifique[17].

Notes et références

  1. En Europe, la composition des jus dits « de pamplemousse » est rarement indiquée.
  2. Page 32, dans Évaluation des mesures d'aide à la transformation de l'OCM F&L concernant les agrumes. Rapport final. Contrat cadre n° 30-CE-0035027/00-37. Agrosynergie. Octobre 2006.
  3. Page 35, dans Évaluation des mesures d'aide à la transformation de l'OCM F&L concernant les agrumes. Rapport final. Contrat cadre n° 30-CE-0035027/00-37. Agrosynergie. Octobre 2006.
  4. Bailey DG, Spence JD, Munoz C, Arnold JM, Interaction of citrus juices with felodipine and nifedipine, Lancet, 1991;337:268-9
  5. « Interaction entre le pamplemousse et son jus et certains médicaments », sur hc-sc.gc.ca (consulté le ).
  6. (en) Mary F. Paine, Wilbur W. Widmer, Heather L. Hart, Susan N. Pusek et al., « A furanocoumarin-free grapefruit juice establishes furanocoumarins as the mediators of the grapefruit juice–felodipine interaction », American Journal of clinic nutrition, vol. 83, no 5,‎ , p. 1097-1105 (ISSN 0002-9165 et 1938-3207, lire en ligne)
  7. Lown KS, Bailey DG, Fontana RJ et al. Grapefruit juice increases felodipine oral availability in humans by decreasing intestinal CYP3A protein expression, J Clin Invest, 1997;99:2545-53
  8. Dolton MJ, Roufogalis BD, McLachlan AJ, Fruit juices as perpetrators of drug interactions: the role of organic anion-transporting polypeptides, Clin Pharmacol Ther, 2012;92:622-30
  9. Pirmohamed M, Drug-grapefruit juice interactions, BMJ 2013;346:f1
  10. Bailey DG, Dresser GK, Interactions between grapefruit juice and cardiovascular drugs, Am J Cardiovasc Drugs, 2004;4:281–297
  11. Agosti S, Casalino L, Bertero G, Barsotti A, Brunelli C, Morelloni S, A dangerous fruit juice, Am J Emerg Med, 2012;30:248.e5-8
  12. Karch AM, The Grapefruit Challenge : the juice inhibits a crucial enzyme, with possibly fatal consequences, American Journal of Nursing, décembre 2004, Vol. 104, No 12, 33-5.
  13. Lee, J.W. ; Morris, J.K. et Wald, N.J. Grapefruit Juice and Statins, The American Journal of medicine, Vol. 129, No. 1, janvier 2016, pp. 26-29.
  14. Seden K, Dickinson L, Khoo S, Back D, Grapefruit-drug interactions, Drugs, 2010;70:2373-407
  15. Greenblatt DJ, Zhao Y, Hanley MJ et al. Mechanism-based inhibition of human cytochrome P450-3A activity by grapefruit hybrids having low furanocoumarin content, Xenobiotica, 2012;42:1163-9
  16. Cancalon PF, Barros SM, Haun C, Widmer WW, Effect of maturity, processing, and storage on the furanocoumarin composition of grapefruit and grapefruit juice, J Food Sci, 2011;76:C543-8
  17. Myung K, Narciso JA, Manthey JA, Removal of furanocoumarins in grapefruit juice by edible fungi, J Agric Food Chem, 2008;56:12064-8

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes