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Sommaire
Dans la musique occidentale, une nuance est un signe noté sur une partition qui indique l'intensité relative d'une note, d'une phrase, ou encore d'un passage entier d'une œuvre musicale. Les nuances permettent au musicien de restituer la dynamique de l'œuvre lors de son interprétation.
Histoire
L'un des premiers exemples connus se trouve dans la sonata pianoforte de Giovanni Gabrieli au début du XVIIe siècle mais les indications de dynamique sont rares jusqu'au début du XVIIIe siècle[1].
Dès le XVIIIe siècle, les compositeurs prennent l'habitude de noter les nuances au moyen de divers termes italiens — la plupart du temps, seules leurs abréviations sont utilisées — et de quelques autres signes, placés au-dessus ou au-dessous de la portée.
Jean-Sébastien Bach utilise quelques indications de nuances piano, forte, piu piano, piu forte mais, comme la plupart des compositeurs baroques, la dynamique est le plus souvent intégrée dans la texture de ses œuvres par l'instrumentation ou par des accords plus ou moins fournis (4 notes sonnent plus fort que 2), ce qui le dispense de donner ces précisions. Les compositeurs classiques, Haydn, Mozart, se limitent à 6 niveaux d'intensité de pp à ff. Ceux de l'époque romantique à partir de Beethoven étendent les indications à 10 niveaux comprenant ppp et fff et utilisent d'autres termes tels que quasi niente pour un pianissimo à la limite de l'inaudible.
Certains compositeurs n'hésitent pas à utiliser des nuances plus extrêmes indiquant des quadruples, voire parfois des quintuples piano ou forte. Dans l'Arlésienne, Georges Bizet termine son final d'abord fortississimo (), puis fortissississimo () quand les deux thèmes se superposent. Mais c'est certainement Isaac Albéniz qui utilise le plus ces intensités limites comme dans sa suite pour piano Iberia[2] où le spectre des nuances est utilisé comme véritable matériau musical de l'œuvre, jouant sans cesse du quintuple piano au quintuple forte.
Nuances générales
Les indications de nuances sont relatives et ne fixent pas un niveau précis d'intensité sonore. Les instruments ont des puissances sonores très différentes, variant, pour beaucoup d'entre eux, suivant la partie de leur tessiture (grave, medium, aigu). Un piano joué par un piccolo dans sa tessiture medium sera plus fort qu'un fortissimo de violon pour la même note. En l'absence d'indication, l'interprétation intègre naturellement des inflexions dynamiques. Ainsi, le milieu d'une phrase musicale est en général plus fort que son début et sa fin, chaque voix dans une fugue est plus forte lors de l'entrée du thème et s'efface partiellement lors de la reprise du sujet par une autre voix.
Nuances pour un ensemble de notes
Terme ou signe | Abréviation | Signification |
---|---|---|
decrescendo | decresc. | En diminuant le son. |
diminuendo | dim. | En diminuant le son. |
smorzando | smorz. | En laissant mourir le son sans ralentir. |
meno forte | Moins fort. | |
morendo | mor. | En laissant mourir le son en ralentissant. |
calando | cal. | En ralentissant beaucoup et en diminuant le son. |
En diminuant progressivement le son. Ne pas confondre avec le symbole de l'accent mis sur une note. |
Dynamique des instruments
La dynamique d'un instrument est la différence entre la sonie la plus forte et la plus faible qu'un musicien puisse produire, qui varie suivant les instruments. Celle d'un clavecin est très faible, (ou se limite à celle de deux claviers), contrairement à celle du piano-forte inventé pour permettre d'exprimer des nuances sur un instrument à clavier, celle d'un piano de concert contemporain encore plus importante. ̇Sur un même instrument, elle peut varier suivant le registre, particulièrement pour certains instruments à vent, ainsi une nuance forte est très difficile à produire sur les notes les plus graves de la flûte traversière, de même que la nuance piano dans l'aigu, même quasiment impossible dans le suraigu, alors que le medium de cet instrument permet une plus large amplitude de nuances. La dynamique dépend aussi en partie des aptitudes de l'instrumentiste.
Annexes
Notes et références
- Encyclopédie de la musique (trad. de l'italien), Paris, Librairie générale française, coll. « Le Livre de poche/Pochothèque. Encyclopédies d'aujourd'hui », , 1142 p. (ISBN 2-253-05302-3, OCLC 491213341), p. 238.
- Voir la partition au format pdf sur IMSLP
Bibliographie
- Adolphe Danhauser, « Des nuances. », dans Théorie de la musique, Paris, Lemoine et Fils, Éditeurs, (1re éd. 1872), 125 p. (lire sur Wikisource), p. 105-106
Articles connexes
Liens externes
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