The US FDA’s proposed rule on laboratory-developed tests: Impacts on clinical laboratory testing

Modèle utilisé en France.

L’étoile jaune (allemand : Judenstern « étoile des Juifs », hébreu : הטלאי הצהוב hatlaï hatsahov « le chiffon jaune ») est un dispositif de discrimination et de marquage imposé par l’Allemagne nazie aux Juifs résidant dans les zones conquises au cours de la Seconde Guerre mondiale, avec peu d’exemptions.

Modèle utilisé en Belgique.

Pièce de tissu en forme d’étoile de David, de couleur jaune comme son ancêtre la rouelle, et portant généralement l’appellation locale (Jude en Allemagne, Juif en France, Jood aux Pays-Bas, « J » pour Jood/Juif en Belgique, « HŽ » en Slovaquie, etc.) en caractères imitant la calligraphie hébraïque, elle devait être cousue sur les vêtements de façon inamovible, en évidence, soit sur le côté gauche, soit à l'avant et à l'arrière, selon les directives locales[1]. Le refus d’arborer ce dispositif qui rendait les Juifs identifiables en tant que tels a permis la sauvegarde de quelques-uns mais il entraînait la déportation immédiate s'il était découvert.

Histoire

Dispositifs de marquage des Juifs au cours de l’histoire

Couple juif de Worms, portant la rouelle jaune obligatoire. L'homme tient une bourse d'argent et des bulbes d'ail, souvent utilisés dans la représentation des Juifs (XVIe).

L’étoile jaune renoue avec la tradition des marques d’infamie imposées aux Juifs au cours des siècles.

La première semble avoir été conçue par le calife omeyyade ʿUmar II pour honorer les sujets non musulmans qui s’acquittent des taxes (djizia) qui leur sont imposées en vertu de la dhimma mais elles sont bientôt imposées à l’ensemble des dhimmis avec d’autres signes de disgrâce. Au IXe siècle, le calife abbasside Jafar al-Mutawakkil (847-861) oblige les non-musulmans à peindre sur leurs demeures des singes (pour les juifs) et des porcs (pour les chrétiens)[2]. Vers la même époque au Maghreb, le cadi Ahmed ben Tâlib oblige les dhimmis de Kairouan[3] à porter sur l’épaule un morceau d’étoffe de couleur blanche portant l’image d’un singe pour les juifs et celle d’un porc pour les chrétiens[4] ; ils sont tenus d'accrocher les mêmes images sur leurs portes[5].

Selon un document du XIIe siècle conservé dans une gueniza, obligation était faite aux Juifs de Bagdad de porter :

« deux insignes, l’un sur le turban et l’autre sur le col. De plus, chaque Juif doit accrocher autour du cou une pièce de plomb comportant le mot Dhimmi. Il doit aussi porter une ceinture autour de sa taille. Les femmes doivent porter une chaussure rouge et une chaussure noire, ainsi qu’une clochette à leurs cols ou chaussures[6] »

Au XIXe siècle encore à Jérusalem, les Juifs avaient pour signe distinctif le turban bleu[7].

Apparemment importée en Europe occidentale par les croisés, la marque d’infamie, la rouelle, est imposée aux Juifs et Sarrasins par le concile du Latran de 1215, officiellement afin de limiter les rapports sexuels « accidentels » entre chrétiens et femmes juives ou sarrasines.

L'étoile jaune est instaurée au XVIe siècle à Prague[8].

Instauration de l'étoile jaune par les nazis

Une dame âgée portant l’étoile jaune à Berlin en 1941.

Dans le Troisième Reich, l'étoile jaune est mise en place par un décret du (Polizeiverordnung über die Kennzeichnung der Juden, littéralement « Règlement de police relatif à l'identification des Juifs »[9]), signé par Reinhard Heydrich, alors à la tête de l’Office central de la sûreté du Reich. Tous les Juifs âgés de plus de 6 ans doivent alors la porter de manière bien visible chaque fois qu'ils se montrent en public, sans quoi ils s'exposent, même par négligence, à une amende ou de la détention.

« Celui qui porte ce signe est un ennemi de notre peuple », Parole der Woche (de), .
Étoiles de David provenant de différents camps de concentration, Beth Shalom Holocaust Memorial Centre.

Auparavant, en , le correspondant en Allemagne du quotidien britannique The Daily Telegraph, signale que des plaques spéciales sont déjà apparues sur les portes de médecins juifs. De couleur bleu clair, ces plaques portent au coin à gauche une étoile de David de couleur jaune et l'inscription « Autorisé seulement à soigner des malades juifs »[10].

Dans sa finalité, l'étoile se veut une adaptation du principe de la rouelle de 1215 dont elle reprend la couleur, le jaune, symbole de trahison ou de folie aux yeux des chrétiens du Moyen Âge[11].

Vichy - Statut des Juifs en France

En zone libre, le gouvernement de Vichy a refusé le port de l'étoile jaune et il n'y a jamais été édicté[12].

Le port obligatoire de l'étoile jaune en zone occupée[12] a été imposé par la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942. La Rafle du Vélodrome d'Hiver y a été faite le , le premier convoi de France pour Auschwitz date du 27 mars 1942.

En France, il ne marque pas le début de la discrimination, le premier acte officiel en zone libre est la loi portant statut des Juifs du (suivie par la loi du 2 juin 1941 remplaçant la loi du 3 octobre 1940 portant statut des Juifs), une des lois sur le statut des Juifs prises par le régime de Vichy.

Le port obligatoire de l'étoile jaune est le début de l'affichage au grand jour de la politique d'antisémitisme et d'une prise de conscience de celle-ci par un public qui pouvait jusqu'alors feindre de l'ignorer.

En France : la 8e ordonnance allemande

Le gouvernement de Vichy n'est pas favorable à cette mesure[12]. En , François Darlan fait savoir au commandement militaire allemand qu'il s'oppose au port d'un insigne distinctif qui choquerait l'opinion publique[12],[13].

Prescrit par la 8e ordonnance allemande datée du – publique le –, le port de l’étoile, que de nombreuses rumeurs évoquaient depuis un an, est rendu obligatoire à compter du dimanche [14],[15].

Dès le , la direction des établissements Barbet, Massin et Popelin, sis au 3 de la rue Saint-Fiacre à Paris, tient à la disposition de Dannecker 5 000 m2 de tissu. Le lendemain, celle des fonderies Deberny et Peignot remet à Dannecker les premiers clichés de l’étoile. Une première commande est alors passée par la SS à l’imprimerie parisienne Charles Wauters & Fils[16].

Le , lors de la venue à Paris de Reinhard Heydrich, l'adjoint de Himmler à la tête des SS, une réunion avec Dannecker, chef, à Paris, de la section IV J de la Gestapo, chargé de la « question juive », Otto Abetz, ambassadeur d’Allemagne, et Carl-Theo Zeitschel, chargé des questions juives à l’ambassade, précise la formulation du texte de la huitième ordonnance allemande en cours d’élaboration et promulguée le . Elle sera imposée à tous les Juifs de plus de 6 ans dans la zone occupée.

Dès le , les employés de l'UGIF apprennent que des insignes vont être distribués dans les commissariats de police[14].

En l'espace de deux semaines, trois étoiles par personne seront distribuées dans les commissariats par la police française, à environ 83 000 exemplaires[17] sur Paris et sa banlieue, en échange d'un point textile sur les cartes de rationnement. Doivent porter l'étoile dès le début : les Français, les Allemands, les Belges, les Croates, les Néerlandais, les Polonais, les Roumains, les Slovaques, les Soviétiques, les Yougoslaves et les apatrides.

De rares dérogations

Des dispositions dérogatoires existaient : l'ordonnance indiquait que « lors de circonstances spéciales, dans l'intérêt du Reich, des dérogations à l'ordonnance peuvent être prévues dans des cas isolés[18]. »

Les exemptions devaient se limiter aux étrangers issus des pays belligérants (Grande-Bretagne, Canada, États-Unis, États ennemis d'Amérique centrale ou du Sud), pays neutres (Suisse, Espagne, Brésil, etc.) et des pays alliés de l'Allemagne (Italie, Turquie, Bulgarie et la Grèce occupée) pour éviter les représailles contre les ressortissants allemands ainsi que les interventions des pays neutres[19].

Dans sa lettre du à l'ambassadeur de France, Fernand de Brinon, le général Carl Oberg, chef de la SS en France occupée, souligne :

« [qu'il se] réserve la possibilité dans des cas particuliers, de procéder à des exceptions. Dans ces cas, le Juif exempté du port de l’insigne devra porter sur lui un certificat établi par le chef de la police de Sûreté et du service de Sûreté. »

Seront également exemptés les Juifs vivant en mariage mixte, si leurs enfants étaient reconnus comme non juifs.

Une note du [20] de Heinz Röthke, chef du service juif à la SS de Paris, dresse une liste de 26 Juifs, officiellement exemptés du port de l'étoile jaune[21]. Lisette de Brinon, née Franck, est inscrite en tête de liste. Elle est l'épouse de Fernand de Brinon, ambassadeur du gouvernement de Vichy à Paris. Suivent trois exemptions sollicitées par le maréchal Pétain. Dans une lettre du [22], adressée à Brinon, Pétain écrit[23] :

« Mon attention vient d'être attirée à plusieurs reprises sur la situation douloureuse qui serait créée dans certains foyers Français si la récente Ordonnance des Autorités d'Occupation, instituant le port d'un insigne spécial pour les juifs, était appliquée sans qu'il soit possible d'obtenir des discriminations naturelles et nécessaires.
Je suis convaincu que les Hautes Autorités Allemandes comprennent parfaitement elles-mêmes que certaines exemptions sont indispensables ; le texte de la 8e ordonnance les prévoit d'ailleurs. Et cela me semble nécessaire pour que de justes mesures prises contre les israélites soient comprises et acceptées par les Français.
Je vous demande donc d'insister auprès du Général Commandant les Troupes d'Occupation en France pour qu'il veuille bien admettre le point de vue que vous lui exposerez de ma part pour que M. le Commissaire Général aux Questions Juives puisse promptement obtenir la possibilité de régler par des mesures individuelles et exceptionnelles certaines situations particulièrement pénibles qui pourraient nous être signalées. »

Une inscription manuscrite du SS-Obersturmführer Karl Bömelburg, chef de la Gestapo, précise en allemand qu'il s'agit de cent cas. « La liste devra être contresignée par le chef du Gouvernement, Pierre Laval, et transmise à Carl Oberg, chef supérieur de la SS, responsable de la Question juive depuis le 5 mai 1942 »[21].

Le , le docteur Bernard Ménétrel[24], l'éminence grise de Pétain, transmettra à Brinon seulement deux demandes précises d'exemptions : Marie-Louise de Chasseloup-Laubat née Stern [note 1] et sa sœur Lucie Stern, épouse de Pierre Girot de Langlade[note 2]. « Je pense qu'à ces demandes pourrait être jointe celle de Mme la générale Billotte, dont je vous avais adressé la lettre reçue par le Maréchal, ainsi que copie de la réponse que je lui ai faite » précise le courrier. À la différence de sa sœur, Lucie Langlade - malgré sa conversion au catholicisme depuis 1911 - n'obtiendra pas d'exemption ni le protecteur statut d'aryenne d'honneur. Arrêtée, elle ne sera pas libérée malgré des interventions, et mourra en déportation. Le , elle fera partie du convoi no 66 pour Auschwitz et sera envoyée à la chambre à gaz le .

Le cabinet de Pétain transmet trois demandes de dérogations dont celle de la générale Billotte, née Catherine Nathan, veuve depuis 1940 de Gaston Billotte, proche de Joffre et Pétain, gouverneur militaire de Paris de 1937 à 1939[25],[21].

Parmi les autres exemptions accordées, la comtesse Suzanne de Sauvan d'Aramon[note 3].

Outre les demandes « relationnelles » considérées comme « indispensables », la note de Röthke fait état de huit cas où l'exemption est accordée « pour de pressants motifs économiques »[21]. Sept autres exemptions relèvent de demandes de l'AST (Abwehrstelle), les services de contre-espionnage ; l'une d'entre elles concerne concerne Josef Hans Lazar, chef de la propagande allemande en Espagne, six exemptions concernent des Juifs « travaillant avec la police anti-juive »[21]. Parmi ces derniers se trouvait Moszek (Maurice) Lopatka, né à Varsovie en 1883. Léon Poliakov le considère comme le plus « terrible des informateurs juifs, employé par les services anti-juifs tant allemands que français. Responsable de l’arrestation de centaines de juifs qu’il faisait chanter avant de les dénoncer pour toucher des deux côtés »[26] ; il sera fusillé à la Libération[27],[21].

L'ambassade d'Allemagne à Paris avait examiné d'autres demandes lors d'une réunion tenue le [28]. « Le 25 août 1942, une note signée Heinz Röthke, chef du service juif de la SS de Paris, dresse une liste de 26 exemptions, accordées jusqu’au 31 août, avec prolongation possible de trois mois »[21],[29].

L'ambassadeur Abetz, avec Oberg, Rudolf Rahn, Zeitschel, Knochen et Hagen, discuteront des demandes d'exemption pour Louise Neuburger, veuve du philosophe Henri Bergson. Il sera également question du pianiste Kostia Konstantinoff, découvert juif tardivement et pilier de la programmation musicale de Radio-Paris[30].

Si aucune décision ne sera prise pour ces célébrités, en revanche le chef d'orchestre Marcel Lattès bénéficie d'une exemption à compter du , jusqu'au , qui lui a permis de travailler. Mais, le , la police vient le chercher à son domicile parisien. Il sera déporté à Auschwitz par le convoi no 64 du et mourra le à 57 ans[note 4].

Les marchands d'art Allan Loebl[note 5], Emmanuel Loebl et Hugo Engel obtiennent des exemptions sur intervention de Hans Posse, chargé par Hitler des acquisitions pour son musée de Linz en Autriche[21],[31].

La situation qui restait favorable à certaines nationalités évoluera très vite : le (décision préparée le 8), les Juifs hongrois sont astreints à l’étoile par un complément à la 8e ordonnance. Les Juifs russes vivant en France doivent aussi porter l’étoile, qu’ils viennent ou non des territoires occupés. Le , on envisagea d'étendre la mesure aux Juifs bulgares, mais il n'y eut pas de suite (les archives des administrations françaises sont formelles à ce sujet).

Refus de dérogation

Juifs achetant des aliments dans une rue de Paris ().

Parmi les nombreuses demandes de dérogation pour des personnalités, la majorité n'obtient pas gain de cause.

La veuve de Fernand Widal de l’Académie de médecine[note 6], Sarah-Marcelle Widal née Ulmann, avait en 1942 le soutien notamment du Pr René Leriche[32], président de l’Ordre des médecins[note 7] ; et Pétain, ami de Widal, avait été en 1936 le témoin de mariage de son fils Pierre Widal ; mais elle n'obtiendra pas de dérogation. Elle meurt six mois plus tard à 70 ans[21].

Dans une lettre du adressée au colonel Simonin, commandant du régiment des sapeurs-pompiers de Paris[33], il est indiqué qu'on ne peut accorder d'exemption aux 28 caporaux et sapeurs-pompiers juifs, y compris pour la tenue de feu[34]. Seul, le pompier Albert Lévy de Bordeaux obtiendra momentanément l'autorisation d'exercer son métier dans les cuisines des sapeurs-pompiers sans porter d'étoile[35] mais sera rattrapé par la loi puis assassiné à Auschwitz-Birkenau en 1944[36].

Maurice Goudeket[note 8], « engagé volontaire 14-18, médaillé militaire, croix de guerre, croix du combattant, blessé cité », marié en 1935 à la célèbre écrivaine Colette voit la demande de son épouse refusée par un courrier de Joseph Antignac, du 19 juin 1943[37],[note 9],[38].

Étoile jaune pour des rues

Plaque à Paris 18e.

A Paris, l'avenue Rachel, menant au cimetière de Montmartre, porte le nom de la grande tragédienne (1821-1858) depuis 1899[39],[40] mais sous l'Occupation, cette rue fait partie de celles que le capitaine Paul Sézille, directeur de l'Institut d'étude des questions juives, voulait marquer d'une étoile jaune, en raison de l'origine juive de l'actrice du XIXe siècle ; ce projet n'aboutira pas[41].

Étoile jaune et zone libre

L'étoile jaune n'a pas été portée en zone libre, même après son envahissement, le , par les Allemands et les Italiens à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord, « malgré des pressions renouvelées jusqu'en 1943 »[12]. En , Röthke, lors d'un entretien avec Jean Leguay, secrétaire général de la police, avait évoqué la déportation en zone libre en proposant la dénaturalisation des Juifs.

Pétain s'opposa fermement au port de l'étoile jaune en zone libre, mais son gouvernement accepta l'apposition de la mention « Juif » sur les papiers d'identité en (à la suite de l’invasion de la zone sud)[42]. « Tant que je serai vivant, je n'accepterai jamais que cette ignominie qu'est l'étoile jaune soit appliquée en zone sud » déclara-t-il au grand-rabbin Schwartz[43].

Réaction des autorités religieuses

Le pasteur Marc Boegner, président de la Fédération protestante de France, écrira à Pétain le pour lui exprimer « la douloureuse impression éprouvée par les Églises de son ressort devant les nouvelles mesures prises par les autorités d'occupation à l'égard des Israélites ». Et le pasteur André Bertrand, un de ses vice-présidents, adressera une lettre aux pasteurs de la zone occupée rappelant « l'égalité des races devant Dieu ».

L'archevêque de Paris, le cardinal Suhard, plaidera pour des demandes d'exemptions[44]. Dans son sermon du , à la Sainte-Chapelle, le prédicateur dominicain prendra position contre l'étoile au nom du cardinal, rappelant que « les Juifs et les Chrétiens sont des frères »[45],[46]. Le cardinal Suhard autorisera aussi le chanoine Jean Rupp, à qui un groupe de jécistes avait demandé d'intervenir, à prononcer quelques mots de protestation en chaire de l'église de la Sorbonne, parlant d'une « mesure incompréhensible pour l’âme française et où elle se refuse de se reconnaître »[47].

À Vichy, rapporte Georges Wellers, « le RP Victor Dillard, devant ses fidèles de l'église Saint-Louis, les invite à prier pour les 80 000 juifs que l'on bafoue en leur faisant porter l'étoile jaune ».

L'abbé Jean Flory, curé de Montbéliard, lors de la messe de minuit de 1942, en présence d'Allemands en uniforme, avait fait porter par les enfants de chœur en procession un enfant Jésus à l'étoile jaune. Dans la crèche, Joseph et Marie portaient aussi l'étoile. L'affaire n'aura pas de suite[48].

Le statut des Juifs obligea l'archimandrite de Meudon, Serge Feffermann, haut dignitaire de l'Église russe orthodoxe, à porter l'étoile jaune. Dans une lettre au CGQJ du , il demande à ne plus porter l'étoile, après avoir rappelé avoir quatre grands-parents juifs et sa conversion à 16 ans : « Un demi-siècle passé au service de l'Église catholique orthodoxe pouvait me faire croire que jamais rien ne me rappellerait ma lointaine origine israélite. Or, actuellement, à cause de règlements, peut-être trop rigoureusement interprétés, je suis astreint à porter l'étoile de Sion, que j'ai reniée à jamais, et qui comporte le plus douloureux sacrifice qui puisse être imposé à un prêtre, celui de ne pouvoir participer à la célébration de service religieux ». Sa demande sera rejetée le [49].

Les Juifs sépharades, qui figuraient parmi les dérogations du second statut des Juifs accordées aux anciens combattants, ont fait l'objet de demandes d'exemption générale des mesures anti-juives. En , le directeur du Statut des personnes au Commissariat général aux questions juives demandera même conseil au consul général d'Espagne à Paris. Bernardo Rolland répondra que « la loi espagnole ne fait aucune distinction du fait de leur confession entre ressortissants espagnols », et il prônera de ne pas appliquer le statut aux sépharades[50]. Les mères israélites sépharadiques adressèrent une lettre au maréchal Pétain en ce sens[51]. Darquier de Pellepoix, commissaire général aux questions juives, mettra un terme aux hésitations en en décidant l'application du statut[52].

Autres signes distinctifs imposés par le régime nazi

Femmes portant une étoile blanche sur fond noir, ghetto de Chisinau en Moldavie (août 1941).

En Pologne, les Allemands obligèrent les Juifs de plus de douze ans à porter un brassard blanc avec une étoile de David bleue au centre, sur le bras droit. En Croatie, le brassard était jaune avec une étoile noire au centre.

En Roumanie, à partir du , le port de l'étoile sera étendu à l'ensemble du pays : une étoile noire sur fond blanc. Dans l'armée, le grade des juifs est représenté par des étoiles jaunes, le port des feuilles de chêne sur la casquette leur étant interdit.

Port de l'étoile jaune

Ne pas porter l'étoile : quels risques ?

L'étoile jaune devait être solidement cousue. Ne pas la porter ou même la dissimuler constituaient des infractions à l'ordonnance allemande, et un motif suffisant de déportation. Un Juif sans étoile prenait également un risque accru de dénonciation.

«… entre 850 et 900 personnes ont été arrêtées par la SEC entre l’automne 1942 et l’été 1944, et parmi elles, environ 650 ont été déportées… D’après les registres de la SEC, tenus entre le 15 juin 1943 et le 14 juillet 1944, sur 568 personnes arrêtées, 283 l’ont été pour infractions aux ordonnances allemandes, soit 50,7 % (port de l’étoile et interdiction de fréquenter les magasins sauf de 15 à 16 heures) »[53].

Louise Jacobson, une lycéenne de 17 ans, arrêtée chez elle, rue des Boulets dans le XIe arrondissement de Paris, par la police française. Incarcérée à Fresnes le , Drancy, Beaune-la-Rolande, elle sera déportée par le convoi no 48 du et mourra gazée à son arrivée à Auschwitz. La jeune fille a laissé six mois de lettres émouvantes écrites pendant sa captivité, que sa sœur publiera en 1989, adaptées au théâtre sous le titre Les lettres de Louise Jacobson[54].

Le 8 décembre 1942, l’inspecteur zélé Robert Douillet interpelle dans le métro Albert Morhaim âgé de 18 ans qui ne porte pas d’étoile, et le conduit au siège de la SEC où il est brutalisé. Quelques heures plus tard, Douillet et un autre inspecteur se rendent chez les parents du garçon, à Champigny-sur-Marne, et les arrêtent avec deux autres enfants, Roger et Rachel. Les cinq membres de cette famille sont déportés le 11 décembre 1943 dans le convoi n° 47 puis assassinés[55].

La philosophe Élisabeth de Fontenay rappelle que toute la famille de sa mère (née Hornstein) est morte à Auschwitz : « la mère de ma mère, la sœur de ma mère et son mari, ainsi que leurs deux enfants qui avaient le même âge que moi et mon frère. Micheline et Daniel Feinstein, 11 ans et 9 ans… Ils ont été déportés en mars 1944. Dénoncés, probablement par des voisins. Aucun d'entre eux n'avait jamais porté l'étoile jaune »[56].

Adolescent portant l'étoile jaune.

Des enfants qui ne portaient pas l'étoile sont aussi dénoncés et arrêtés : Sylvie Rosenthal, 12 ans, internée au camp de La Lande, précédemment réfugiée à Pornic avec sa mère et son frère puis à Angers[57], est déportée à Auschwitz par le convoi n° 36 parti de Drancy le 23 septembre 1942, qui comptait 29 enfants et 4 adolescents, de 1 an à 15 ans, domiciliés à Tours ; tous assassinés[58]. Colette Rozen, 12 ans également, scolarisée à Wassy, est arrêtée dans sa salle de classe le 27 janvier 1944 puis est déportée à Auschwitz, après ses parents déportés deux ans plus tôt[59].

On peut aussi être déporté pour avoir « mal porté » son étoile. Le 15 mars 1943, Chil Kelerman est arrêté car à ce moment, il « changea de main une serviette en cuir qu’il portait sous son bras et qui dissimulait son étoile »[60] ; il est déporté le 25 mars 1943. Le 12 janvier 1944, rue des Poissonniers, l’inspecteur Fournier « a remarqué une femme présentant toutes les caractéristiques de la race juive, qui se livrait à différentes emplettes (…) en dehors des heures prescrites et dissimulait son étoile sous une pèlerine de lainage »[61] ; ainsi, Rebecca Goldberg, âgée d'une soixantaine d'années, est déportée une semaine plus tard dans le convoi n° 66[58]. Le 24 mars 1944, Léa Beer est arrêtée « sous prétexte que le voile de deuil qu’elle portait cachait son étoile » ; elle sera déportée début mai 1944[62].

Dans certaines circonstances, ne pas porter l'étoile a pu aussi sauver la vie. Dans le Mémorial des enfants juifs déportés de France, Serge Klarsfeld cite le témoignage de Sarah Lichtstein, arrêtée à 14 ans, avec sa mère, lors de la rafle du Vél d'Hiv', le [63] :

« Je ne porte pas l'étoile jaune. Des autobus arrivent sans cesse et, pendant que la police s'occupe des nouveaux venus, je m'avance un peu sur le trottoir. Un agent s'approche de moi et me demande : « Qu'est-ce que vous faites là ? » Je réponds : « Je ne suis pas juive, je suis venue voir quelqu'un ». « Foutez moi le camp, vous reviendrez demain » dit-il (…) Je prends la rue Nocard, en face du Vél d'Hiv' et là, je la suis n'osant me retourner, tremblant qu'on me rappelle et le cœur lourd d'avoir laissé maman. Au bout de la rue un agent arrête les gens qui veulent entrer. Je m'avance le cœur battant, mais il me laisse passer croyant que j'habite un immeuble de cette rue. Sarah retrouvera sa mère qui avait pu s'échapper une demi-heure plus tard. Après deux années de répit, dénoncées, elles seront déportées à Auschwitz par le convoi no 75 du 30 mai 1944, mais elles ont survécu. »

Ils ont refusé l'étoile

Plusieurs personnalités n'ont pas porté d'étoile jaune[64], parmi elles Robert Debré[65], Max Jacob[66], Louise Jacobson (17 ans)[58] et Françoise Giroud[67].

Robert Debré

Volontairement, Robert Debré n'a pas porté l'étoile jaune. Dans ses mémoires, il revient sur son choix[68] :

« Personnellement j’étais bien décidé à ne pas obéir à cette mesure nouvelle pas plus qu’aux précédentes » écrit-il. « Pour éviter toute complication, Élisabeth de La Panouse de La Bourdonnaye, qui sera sa seconde épouse, retira une étoile jaune au commissariat de police. Elle avertit le commissaire de police que je ne la porterais point. Il enregistra cette déclaration, et je rangeai le petit morceau d’étoffe dans un tiroir où devait le rejoindre plus tard, parmi les objets du souvenir, mon brassard FFI arboré pendant la libération de Paris. J’étais convaincu, comme plusieurs d’entre nous, que cette désobéissance n’augmenterait guère les risques car nous fûmes assez nombreux à prendre cette attitude. Sans nous être entendus, agirent de même les deux autres membres de ma famille astreints à cette obligation et alors présents à Paris : le professeur Jacques Hagueneau, mon cousin, qui échappa de justesse un peu plus tard à la Gestapo, et un autre cousin, Paul Dennery, qui fut arrêté place de la Madeleine et dont on n’eut plus jamais de nouvelles. »

En , il sera inquiété par la police française alors qu’il se rend sans étoile à l’Académie de médecine. Dans son rapport d’enquête, l’inspecteur Henri Soustre, indique avoir interrogé le médecin à son domicile : « Le Pr Debré déclare être Juif et ne pas porter l’étoile et avoir été relevé de toutes les interdictions portées au statut des Juifs par décret du 5 janvier 1941 pris en Conseil des ministres ».

L’enquêteur précise que ce décret n’est pas signé de Pétain mais du secrétaire d’État à l'Éducation nationale, Jérôme Carcopino, le , réintégrant le Pr Debré dans ses fonctions à l’Académie avec effet rétroactif : « D’après ses dires, ces faits seraient connus des autorités occupantes qui auraient toujours fait exception pour lui. »

Le rapport poursuit : « Récemment son téléphone ayant été supprimé à la suite d’une dénonciation, les autorités occupantes le lui ont fait remettre immédiatement. Le Pr Debré ajoute qu’il s’est présenté à plusieurs reprises dans les bureaux allemands sans porter l’étoile. Au moment du port de l’étoile, une demande à la préfecture de police a été faite, il lui aurait été répondu qu’il était dans un cas spécial en vertu de ce même décret ».

Max Jacob

Plaque dans La Chapelle de l'Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire : endroit où Max Jacob priait au moment de son arrestation.

Né de confession juive, converti au catholicisme à 40 ans et oblat, Max Jacob (1876-1944) a été surnommé « le poète à l’étoile ». « Deux gendarmes sont venus enquêter sur mon sujet, ou plutôt au sujet de mon étoile jaune. Plusieurs personnes ont eu la charité de me prévenir de cette arrivée soldatesque et j’ai revêtu les insignes nécessaires » écrit-il dans une lettre alors qu’il s’est réfugié à Saint-Benoît-sur-Loire[66].

Dans son poème Amour du prochain, initialement intitulé L'Etoile jaune des juifs et dédié à son ami le poète Jean Rousselot, il écrit :

« Qui a vu le crapaud traverser une rue ? C’est un tout petit homme, une poupée n’est pas plus minuscule. Il se traîne sur les genoux : il a honte, on dirait…? Non ! Il est rhumatisant. Une jambe reste en arrière, il la ramène ! Où va-t-il ainsi ? Il sort de l’égout, pauvre clown. Personne n’a remarqué ce crapaud dans la rue. Jadis personne ne me remarquait dans la rue, maintenant les enfants se moquent de mon étoile jaune. Heureux crapaud, tu n’as pas l’étoile jaune. »

Dans une lettre, il compare l’étoile à une « étiquette » :

« Je t’ai expliqué qu’il m’est impossible de voyager avec l’étiquette jaune sans me livrer aux fantaisies inculpatoires de la police (…) Vous ne le comprenez pas parce que vous ne savez pas de quelle manière la police se conduit vis-à-vis de nous : les rafles, etc. Et y aller sans étiquette c’est être en faute, donc en péril. Ici, je vis comme je veux ».

Finalement, il est arrêté par la Gestapo d'Orléans le , avant d'être déporté au Camp de Drancy, où il meurt d'épuisement deux semaines plus tard[69].

Avocats et notaires

Chez les avocats et notaires juifs, certains envisageront une action collective de protestation.

Le , Carltheo Zeitschel, expert aux Questions juives à l’ambassade d’Allemagne, s’adresse en ces termes à Dannecker : « Le Comte de Brinon, Secrétaire d’État, a appris que les avocats et notaires Français projettent un manifeste et recueillent des signatures dans l’intention de faire exempter leurs collègues juifs du port de l’étoile jaune. Darquier de Pellepoix a l’intention de faire arrêter tous les avocats qui prendront part à cette action. L’ambassade n’y voit pas d’inconvénient. Prière au SD de prêter son appui à cette mesure énergique en faveur des ordonnances allemandes. » En marge la mention « À Drancy ! » est rajoutée à la main[70],[71].

Le , Heinz Röthke demande une enquête qui n'aboutit pas en raison des vacances judiciaires, et le bâtonnier Jacques Charpentier refuse de faire appliquer la 8e ordonnance. Il répond que douze à quatorze avocats juifs sont encore en fonction qu'ils « ne portent pas l'étoile, volontairement, malgré les observations faites »[72].

Port par des non-juifs

En France, par défi, un certain nombre de non-Juifs, en particulier les zazous, se sont affichés avec une étoile jaune portant l'inscription « Swing » à la place du mot « Juif ».

Une légende veut que, durant l'occupation du Danemark par l'Allemagne nazie, le roi Christian X, voire selon les versions, la population non-juive dans son ensemble, portaient aussi l'étoile jaune afin de soutenir leurs concitoyens juifs en rendant inefficace la mesure de l'occupant. Toutefois, la mesure n'a pas été imposée au Danemark ; cette histoire est par conséquent fausse[73].

On retrouve la même légende avec le sultan Mohammed V du Maroc, alors que le territoire marocain ne fut jamais sous occupation allemande. Il refusa de promulguer l'ordonnance allemande dans le protectorat français en répondant au représentant de l'administration coloniale : « Il n'y a pas de juifs au Maroc, il y a seulement des sujets marocains ». Néanmoins, il avait signé un dahir(décret) le 13 octobre 1940 (10 jours seulement après l’adoption du premier « statut des juifs » de Vichy), puis le 5 août et le 19 août 1941 instaurant l'exclusion de la fonction publique, le numerus clausus dans les professions libérales, et l'obligation de vivre dans les mellahs, les quartiers juifs [74].

Dérogations contestées de Papon

À la 68e journée d'audience de son procès, Maurice Papon, l'ancien secrétaire général de la préfecture de Gironde, évoque ses interventions pour « sauver des juifs ». Il estime à « au moins 150 personnes libérées ou exemptées des convois entre 1942 et 1944 » et assure que son service des questions juives accorde « 1 182 dérogations au port de l'étoile jaune, ce qui donnait une chance supplémentaire aux juifs d'échapper aux Allemands ». Ces dérogations auraient concerné 951 Français et 231 étrangers.

Michel Slitinsky, partie civile à l'origine du procès, conteste ces chiffres en les ramenant à seulement 11 dérogations accordées[note 10].

Témoignages

« Alors que les juifs devaient porter l'étoile jaune et respecter un couvre feu à six heures, je rentrais tard après avoir été jouer avec des camarades chrétiens. Alors que je marchais dans la rue, un soldat allemand s'approche. Il portait l'uniforme noir des SS que l'on m'avait appris à craindre plus que tout. Alors que j'accélérais le pas, arrivant à son niveau, je notais qu'il me regardait intensément. Il s'est penché vers moi, m'a pris puis serré dans ses bras. J'étais terrifié qu'il ne remarque mon étoile sous mon chandail. Il me parlait avec émotion, en allemand.
Il a desserré son étreinte, ouvert son porte-monnaie, montré la photographie d'un petit garçon et donné de l'argent. Je suis rentré à la maison, plus convaincu que jamais que ma mère avait raison : les gens sont infiniment compliqués et intéressants[75]. »

Henri Jeanson rapporte : « L’apparition de l’étoile jaune souleva la colère des Parisiens et ils surent la manifester, cette colère, à leurs risques et périls. Je me souviens très bien que Marcel Aymé, dont l’impassibilité n’était qu’apparente, écrivit alors sous le coup d’une émotion, qu’il ne put ni ne voulut maîtriser, un article d’une violence inouïe contre les responsables de ces mesures ignobles et humiliantes qui nous atteignaient tous. Cet article, il le proposa en toute innocence à un journal. L’article fut accepté, composé et soumis à l’obligatoire censure allemande qui, comme prévu, en interdit la publication. À l’imprimerie, les typos en tirèrent alors de nombreuses épreuves à la brosse et se firent un devoir de les distribuer autour d’eux avec prière de faire circuler[76]. »

Références culturelles

  • En 1973, dans le roman Un sac de billes de Joseph Joffo, le narrateur, un écolier, échange son étoile jaune contre un sac de billes, qui donne son titre à l'œuvre.
  • En 1986, dans son sketch On me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle ?, l'humoriste Pierre Desproges incarne, au second degré, un personnage antisémite qui présente l'étoile jaune avec une évidente mauvaise foi comme un objet de fierté pour les Juifs, qu'ils instituèrent eux-mêmes :

« On ne m'ôtera pas de l'idée que, pendant la dernière guerre mondiale, de nombreux Juifs ont eu une attitude carrément hostile à l'égard du régime nazi. Il est vrai que les Allemands, de leur côté, cachaient mal une certaine antipathie à l'égard des Juifs. Ce n'était pas une raison pour exacerber cette antipathie en arborant une étoile à sa veste pour bien montrer qu'on n'est pas n'importe qui, qu'on est le peuple élu […] »

  • Dans la chanson Petit Simon (« Simon » étant un prénom d'origine hébraïque) de Hugues Aufray figure le refrain

« Les étoiles ne sont pas toujours belles / Elles ne portent pas toujours bonheur / Les étoiles ne sont pas toujours belles / Quand on les accroche sur le cœur ».

Dans d'autres pays

Jeunes juifs tunisiens retirant l'étoile jaune de leur revers, face à des soldats alliés, dans un village tunisien (1943).
  • Belgique : Le port de l'étoile sera imposé par l'ordonnance du . Les bourgmestres de l'agglomération de Bruxelles écriront le aux autorités allemandes : « Vous ne pouvez exiger de nous une collaboration à son exécution. Un grand nombre de Juifs sont belges, et nous ne pouvons nous résoudre à nous associer à une prescription qui porte atteinte aussi directement à la dignité de tout homme quel qu'il soit ».
  • Îles Anglo-normandes : La 8e ordonnance a été enregistrée le par le tribunal royal de Guernesey mais, sur intervention du gouverneur et du procureur général, elle ne sera pas enregistrée à Jersey par le bailli Alexander Coutanche (premier citoyen, chef du législatif et du judiciaire). Passant outre, l'Oberkriegsverwaltungsrat (de) Wilhelm Casper (de) adressera au Haut commandement SS à Paris, la liste des Juifs des deux îles, et demandera si les Juifs anglais, comme ceux d'autres nationalités, devaient porter l'étoile, avec la mention « Jew ».

Notes et références

Notes

  1. Madame de Chasseloup-Laubat, née Marie-Louise, Fanny Clémentine, Thérèse Stern, à Paris le 4 février 1879. Elle était la fille d’Ernesta de Herschel, connue sous le nom de Maria Star, et veuve du banquier Louis Stern (1840-1900), fils d'Antoine Stern, fondateur de la banque Stern. Marie-Louise Stern a épousé le 21 juillet 1900 à la mairie du 8e, à Paris, le marquis Louis de Chasseloup-Laubat, aryen, ingénieur civil. La marquise de Chasseloup-Laubat est convertie au catholicisme le 21 août 1900, a eu trois enfants, tous mariés, la princesse Achille Murat (Madeleine (1901-1945) qui avait épousé Achille Alain Joachim Napoléon Murat (1898-1987) en 1923, le comte François de Chasseloup-Laubat, et la baronne Fernand de Seroux.
  2. Madame de Langlade est née Lucie Stern, sœur de la marquise de Chasseloup-Laubat. Lucie Stern a épousé, le 11 avril 1904, Pierre Girot de Langlade, aryen. Elle s'est convertie au catholicisme le 17 juin 1911. De ce mariage est issu un fils, Louis de Langlade, agriculteur.
  3. La comtesse Suzanne de Sauvan d'Aramon (1887-1954) est l'épouse du Comte Bertrand de Sauvan d'Aramon (1876-1949), député Fédération républicaine du XVe arrondissement de Paris (de 1910 à 1914 et de 1928 à 1940), qui vota les pleins pouvoirs à Pétain, fille du banquier Edgard Stern et de Marguerite Fould, mondanité du Tout-Paris (immortalisée par le peintre Carolus-Duran en 1889, visible au Petit-Palais). En avril 1937, les obsèques d’Edgard Stern seront célébrées par le grand-rabbin de Paris Julien Weill. Les Stern ont vu leur hôtel particulier du 20, avenue Montaigne, occupé par les Allemands et pillé de son exceptionnelle collection d’objets et de meubles Louis XVI. Leur propriété de Villette à Pont-Sainte-Maxence (Oise), achetée en 1900, sera également occupée par les troupes d’Occupation, et verra les Jeunesses pétainistes, avant de devenir un centre de convalescence pour prisonniers et les troupes américaines. L’oncle de Mme d'Aramon, Jacques Stern, directeur politique du Monde illustré, député des Basses-Alpes de 1914 à 1919 puis de 1928 à 1936, avait été trois fois ministre (cabinet Steeg en 1930 et cabinets Sarraut en 1933 et 1939). Arrêtée à l'hôtel Moderne à Espalion (Aveyron), la comtesse est internée à Drancy le 25 juin 1944.
  4. Marcel Lattès est né à Nice le . Premier prix de piano au Conservatoire de Paris en 1906, ce compositeur oublié dans sa ville natale, a acquis une belle notoriété avant-guerre pour ses opérettes et comédies musicales. La plus célèbre sera Arsène Lupin banquier créée en 1930 aux Bouffes Parisiens avec Jean Gabin, comme jeune premier comique, d'après l’œuvre de son oncle Maurice Leblanc.
    Il s'illustra aussi dans la musique d'une quarantaine de films pour des réalisateurs à succès comme Pabst, Abel Gance, Maurice Tourneur, Christian-Jaque, Dréville, Marcel L'Herbier. On lui doit aussi la musique des deux premiers films de l'argentin Carlos Gardel. Engagé volontaire en 1914, il comptera parmi les 743 « notables israélites » raflés à Paris en décembre 1941 et retrouvera la liberté grâce à l'appui de Sacha Guitry et de son frère le banquier Georges Lattès.
  5. Allan Loebl était affilié au syndicat des marchands d'art dont l'industriel Achille Boitel, liquidé par la Résistance en 1944, était membre ainsi qu'Yves Perdoux, qui révéla les cachettes du marchand Paul Rosenberg dans le Bordelais.
  6. Fernand Widal (1862-1929), académicien de médecine, professeur de pathologie interne et de clinique médicale, spécialiste des maladies infectieuses, hépatiques, cardiaques et du système nerveux, identifia le bacille de la dysenterie, diagnostiqua la fièvre typhoïde dès 1896 et mettra au point un vaccin.
  7. Les Pr René Leriche et Lemierre écrivent en faveur de Mme Widal : « (Fernand Widal a été) le conseiller éclairé du gouvernement et le maréchal Pétain l'a compté parmi ses amis… » « C'est au nom du corps médical français tout entier, conscient de ce qu'il doit à Fernand Widal, que nous venons solliciter aujourd'hui qu'une mesure d'exception soit prise en faveur de Mme Widal. Nous ne doutons pas qu'en intervenant pour obtenir cette mesure d'exception, le Gouvernement ne tienne à montrer que la France, dans son malheur, sait encore honorer la mémoire de ceux qui l'ont loyalement servie et ont contribué à accroître son prestige dans le monde ». La réponse tiendra en quelques lignes indiquant qu'« une suite favorable » , ne pourra être donnée, l'ordonnance allemande « ne prévoyant pas de dérogation ».
  8. « Arrêté en 1941 dans la « rafle des notables », Maurice Goudeket échappera à la déportation grâce à l’intervention de Sacha Guitry et de Paul Morand auprès de Laval et restera caché jusqu’à la Libération ». Lire en ligne
  9. « J'ai l'honneur de solliciter de votre haute bienveillance que mon mari, Maurice Goudeket, Israélite français, né à Paris le 3 août 1889, engagé volontaire 14-18, médaillé militaire, croix de guerre, croix du combattant, blessé cité, soit dispensé du port de l'étoile de Sion ». Pour appuyer sa demande, elle souligne qu'à 70 ans, elle ne peut sortir seule pour se rendre à ses rendez-vous professionnels, en raison d'une arthrite de la hanche. Colette ira jusqu'à mettre en avant sa notoriété outre-Rhin : " « Je me permets d'ajouter que mes livres et ma personne ont toujours reçu, en Allemagne, l'accueil le plus favorable (tournée de conférences à Berlin, Vienne). D'autre part, les autorités occupantes m'ont témoigné, ici, chaque fois que l'occasion s'en est présentée, le maximum de courtoisie et de bienveillance. L'an dernier, le Pariser Zeitung, me prodiguait des éloges sans restrictions. De son côté, mon mari peut prouver, par de nombreux témoignages que sa vie civile et militaire, écartée de toute politique, fut toujours vouée à l'honneur, et je sais que les autorités occupantes font cas d'un tel détail. Je n'hésite pas à me porter, pour l'avenir, garante de mon mari. Espérant que si dans mon long passé j'ai pu rendre services aux lettres, vous voudrez bien prendre soin de ma demande, je mets ici, Monsieur le ministre, l'expression de mes sentiments de gratitude et de considération ». Le 19 juin 1943, Joseph Antignac, directeur de cabinet au Commissariat général aux questions juives adresse une réponse négative, soulignant que la demande transmise aux autorités allemandes « n'a pas été prise en considération et qu'il m'a été répliqué qu'aucune dérogation n'était admise ».
  10. Audience du 16 février 1998.

Références

  1. (en) Holocaust Badges, sur le site de l’Holocaust Memorial Center.
  2. Carol Iancu, Les Mythes fondateurs de l'antisémitisme : de l'antiquité à nos jours, Toulouse, Privat, , 192 p. (ISBN 978-2-7089-0806-2, OCLC 743077070, lire en ligne), p. 51.
  3. Louis Massignon, Revue des études islamiques, Volume 9. P. Geuthner, 1935, p. 142 (extrait).
  4. Mohamed Tahar Mansour, Du voile et du zunnâr : du code vestimentaire en pays d’islam, L’Or du temps, 2007, p. 141 (extrait).
  5. Sonia Fellous, Juifs et Musulmans en Tunisie : fraternité et déchirements, université de Paris-IV : Paris-Sorbonne, Société d'histoire des juifs de Tunisie (Paris, France), Jāmiʻah al-Tūnisīyah. Somogy, 2003, p. 79 (extrait) (ISBN 2850566322).
  6. Johnson 1987, p. 204-205.
  7. Frédéric-Auguste-Antoine Goupil, Voyage en Orient fait avec Horace Vernet en 1839 et 1840, Paris, Challamel, 1843, p. 183 (lire en ligne).
  8. Françoise Bayle et François Bœspflug, 100 lieux pour raconter l'histoire des religions, Aubanel, , p. 126. Document utilisé pour la rédaction de l’article

    « Le XVIe siècle leur fut relativement favorable, même s'ils devaient continuer de porter l'étoile jaune. »

  9. (de) « Der gelbe Stern », sur ghwk.de (consulté le ).
  10. « Allemagne : les médecins juifs ont déjà leur signe distinctif », sur scriptorium.bcu-lausanne.ch, Feuille d'avis de Vevey, p. 6. Archive du Scriptorium, bibliothèque cantonale et universitaire (Lausanne), (consulté le )
  11. Le début du port de l'étoile juive en Europe, sur le site Mémoire juive et éducation.
  12. a b c d et e Laurent Joly (Édition revue et mise à jour), L'État contre les Juifs — Vichy, les nazis et la persécution antisémite (1940-1944), Paris, Flammarion, coll. « Champs histoire », (1re éd. Grasset, 2018), 372 p. (ISBN 978-2-0814-8546-4), p. 69-72.
  13. Annette Wieviorka, « Ralph Schor, L'antisémitisme en France pendant les années trente (compte-rendu) », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, année 1994, 41-1, p. 186-187
  14. a et b Michel Laffitte, « L'UGIF face aux mesures antisémites de 1942 : 1/2007 (no 9), p. 123-180 », Les Cahiers de la Shoah.
  15. D'après Léon Poliakov, L'Étoile jaune, éditions du Centre de documentation juive contemporaine, Paris, 1949 : les prévisions de la préfecture de police faisaient état de 110 292 Juifs âgés de plus de 15 ans, contrôlés en , dont 17 428 enfants de plus de 6 ans. 9 837 Juifs seront dispensés : 7 731 hommes et femmes et 2 106 enfants. Seront astreints au port de l'insigne : 61 684 Français, 38 591 étrangers, soit un total de 100 455 personnes mais il sera délivré des insignes pour 92 000 personnes (les internés dans les camps ne sont pas comptés).
  16. Laffitte Michel, « L'UGIF face aux mesures antisémites de 1942 », Les Cahiers de la Shoah 1/2007 (no 9), p. 123-180.
  17. Centre de Documentation juive Contemporaine-XLIXa-38 Note du de Heinz Röthke, chef du « Service juif » à la SS de Paris : 78 699 étoiles jaunes ont été distribuées jusqu’au (68 459 à Paris et 10 240 en banlieue). Environ 83 000 jusqu’au . La note précise « qu’environ 115 000 Juifs ont été enregistrés. La raison de la différence se trouve dans le fait qu’un certain nombre de Juifs a entre-temps déménagé en zone libre ou a été déporté. D’autres raisons sont l’exemption du port obligatoire de l’étoile jaune pour des Juifs de certaines nationalités et le fait qu’il y ait des Juifs qui ne se sont pas procurés l’étoile jaune ».
  18. CDJC-CDXXVIII-82 Texte de la 8e ordonnance du . Les dispositions d'application relatives au paragraphe 1 précisent que :

    « Lors de circonstances spéciales, dans l'intérêt du Reich, des dérogations à l'ordonnance peuvent être prévues dans des cas isolés. »

    Serge Klarsfeld rappelle (La Shoah en France, p. 380) l’existence de l’additif à l’article 1 de l’ordonnance, qui figure dans la lettre du du général Oberg. Elle précise à l’ambassadeur de Brinon les pays dont les ressortissants, en plus des Français, auront à porter l’étoile : « La Hollande, le gouvernement général de Pologne, les territoires occupés à l’Est, la Slovaquie, la Croatie, la Roumanie, les Juifs Belges, les anciens ressortissants yougoslaves ainsi que les Juifs apatrides. »

  19. Une note du , du SS-Obersturmführer Beumelburg, chef de la Gestapo, au général Oberg, chef supérieur de la SS et de la Police Höhere SS und Polizeiführer pour la France, souligne comment il précisa à l'ambassadeur Brinon les conditions d'exemptions :

    « L'ambassadeur qui, sans connaître la 8e ordonnance, s'est référé à la réserve des exceptions contenue dans le décret d'application, a été renvoyé au fait que ces exceptions se limitent aux étrangers cités dans le même paragraphe et non pas, ainsi qu'il est supposé dans le même paragraphe et non pas, ainsi qu’il est supposé dans la lettre du maréchal à Brinon du , qu’elles concernent les Français.
    Brinon le communiquera au maréchal et il fera le nécessaire pour que les demandes soient limitées à l'extrême, et il fera contresigner la liste des demandes par le chef du gouvernement Laval à la suite d'une suggestion officieuse de l'officier chargé de la liaison avec le gouvernement français afin que l'intérêt du gouvernement soit manifesté.
    Le , Brinon rapportera de Vichy la liste des demandes, classées d'après l'urgence et leur nombre, en y ajoutant l'identité exacte et les motifs détaillés. Elle sera ensuite remise directement au chef supérieur des SS et de la police. »

  20. Centre de Documentation juive contemporaine - XXVa-164, note du 25 août 1942, du SS-Obersturmführer Heinz Röthke du service IV J de la Sipo-SD France à Paris, adressée au SS-Standartenführer Helmuth Knochen, concernant l'exemption du port de l'étoile.
  21. a b c d e f g h et i Thierry Noel Guitelman, « Exempté d’étoile jaune : le tabou - Yedia.org », (consulté le )
  22. AN F60 1485 et CDJC-XLIXa-90a : lettre du 16 juin 1942, du chef de l'état-major du Militärbefehlshaber in Frankreich (MbF), accompagnée de la copie d'une lettre du 12 juin 1942, du Maréchal Pétain adressée à l'ambassadeur de France, Fernand de Brinon et une note du 17 juin 1942, du SS-Obersturmführer Beumelburg, adressées au Höherer SS- und Polizeiführer Karl-Albrecht Oberg, concernant l’exemption du port obligatoire de l’étoile jaune pour certains Juifs français.
  23. Archives nationales F60 1485 du 12 juin 1942.
  24. « Le docteur Ménétrel », sur www.histoire-en-questions.fr (consulté le )
  25. CDJC-XLIXa-90a du 16 juin 1942
  26. Léon Poliakov, L'étoile jaune : la situation des Juifs en France sous l'occupation, les législations nazie et vichyssoise, Paris, Grancher, , 197 p. (ISBN 978-2-7339-0642-2, OCLC 716358482), p. 70.
  27. CDJC-XXVa-189 certificat du 24 juillet 1942
  28. CDJC-XLIXa-91b Lettre et note de Hagen au commandant de la Sipo-SD de Paris, du 18 juin 1942.
  29. CDJC-XXVa-164 du 25 août 1942
  30. Thierry Noël, « La face cachée de l'étoile jaune : Kostia Konstantinoff, pilier de Radio Paris », sur La face cachée de l'étoile jaune, (consulté le )
  31. CDJC-XXVa-186 documents, du 10 août 1942 au 13 juillet 1943
  32. CDJC-CXV-52 Lettre du 25 juin 1942.
  33. https://www.parismuseescollections.paris.fr/en/node/922413#infos-principales
  34. (en) Emmanuel Ranvoisy, « Le regiment de sapeurs-pompiers de Paris 1938-1944 by Eddie Wong » Accès limité, sur issuu.com, (consulté le )
  35. CDJC-CV-90 - Ensemble de lettres du 17au 26 mars 1943 du directeur de la Section d'enquêtes et de contrôle, destinées au délégué régional de la SEC de Bordeaux et au CGQJ, concernant le statut d'Alfred Lévy.
  36. Jonathan Choveau, « Alfred Levy », sur Des visages & des noms, (consulté le )
  37. CDJC-CXIII-9 Lettres du 31 mai 194 et du 19 juin 1943 échangées entre Colette et Joseph Antignac, directeur de cabinet du Commissariat général aux questions juives.
  38. Thierry Noël, « La face cachée de l'étoile jaune : Colette par amour pour son mari », sur La face cachée de l'étoile jaune, (consulté le )
  39. « Elisa Rachel Félix, dite RACHEL », sur Judaïsme SDV
  40. M-P. Hamache et C. Lévy, « Elisa Rachel Félix, dite Rachel » in Archives Juives, Revue d'histoire des Juifs de France, N° 32/2, 2e semestre 1999.
  41. « Lettre de Paul Sézille à Theodor Dannecker », archives de la préfecture de police, série BA 1817 (dossier B51), cité par Maurice Rajsfus, Opération Étoile Jaune, Le Cherche Midi, 2002.
  42. Marc Ferro, Pétain, Paris, Fayard, (réimpr. 2008), 789 p. (ISBN 978-2-213-01833-1), p. 244.
  43. Témoignage de Paul Estèbe, chef-adjoint de cabinet du maréchal Pétain, rapporté par Jean Tournoux, Pétain et la France : la Seconde Guerre mondiale, Paris, Plon, (ISBN 978-2-259-00660-6, OCLC 854608060), p. 305. Michel Cointet, dans Pétain et les Français (Perrin, 2002), p. 138, note que dans ses mémoires, Laval rejoindra la position de Pétain : « Je refuserai également l’obligation que les Allemands et le commissaire général voulaient imposer aux Juifs en zone sud de porter l’étoile jaune […] J’avais refusé le port de l’étoile malgré les exigences allemandes. Ce fut le moindre mal, car l’insertion sur les cartes ne gênait pas les Juifs vis-à-vis des autorités françaises. Elles leur permettait d’échapper, comme travailleurs, au départ pour l’Allemagne, car j’ai toujours donné l’instruction de les exclure des départs. Ils furent seulement requis au tout dernier moment pour les chantiers Todt et il y en eut un nombre infime. »
  44. AN F60-1485 : Lettre du chanoine Maurice Bohan à Brinon, le 14 octobre 1942 : « Des exemptions ont été accordées par le commandement militaire pour la Belgique Nord de la France dans une ordonnance no 79 du 1er juin 1942. Ces exemptions ont été accordées :
    1. à des femmes catholiques mariées à des Juifs ;
    2. à des époux Juifs vivant dans un mariage mixte, lorsque de ce mariage sont issus des enfants qui ne sont pas considérés comme Juifs.
    Cette règle vaut, même si le mariage est dissous. Votre haute autorité ne pourrait-elle pas intervenir auprès de M. le Commandant Militaire pour la France, pour que semblable exemption puisse être accordée aux Juifs qui en feront la demande et qui pourront justifier qu’ils remplissent les conditions d’exemptions prévues ».
  45. CDJC-XLIXa-94a Rapport du 25 juin 1942 du service VI W-VII 517 de la Sipo SD de Paris au service IV J.
  46. Sylvie Bernay, L'Église de France face à la persécution des Juifs 1940-1944, Paris, CNRS Éditions, , 528 p. (ISBN 978-2-271-07153-8), p. 314.
  47. Sylvie Bernay, « La propagande antisémite contre les protestations épiscopales de l’été 1942 », Revue d'histoire de la Shoah, vol. 198, no 1,‎ , p. 245-271 (ISSN 2111-885X, e-ISSN 2553-6141, lire en ligne, consulté le ).
  48. L'action de l'abbé Flory (1886-1949), ordonné en 1911, curé de Montbéliard à partir de 1937, est rapportée dans Chrétiens et Juifs sous Vichy, 1940-1944 : sauvetage et désobéissance civile, par Limor Yagil (Éditions du Cerf, 2005). L'Abbé Jean Flory : documents et témoignages recueillis par Joseph Ball (1978).
  49. Centre de Documentation Juive Contemporaine- XXXII-149/150 Lettre du 17 décembre 1942.
  50. Centre de Documentation Juive Contemporaine - XXXII-180/81 Lettre de juillet 1942 de Jacques Ditte au consul général d'Espagne.
  51. Centre de Documentation Juive Contemporaine- XXXII-182 Lettre du 22 septembre 1942.
  52. Centre de Documentation Juive Contemporaine- XXXII-185/86.
  53. Laurent Joly, Vichy dans la Solution Finale 1941-1944, Grasset, 2006.
  54. Nadia Kaluski-Jacobson, Les Lettres de Louise Jacobson et de ses proches 1942-1943, Laffont, 1997.
  55. Laurent Joly, Vichy dans la "solution finale": histoire du Commissariat Général aux Questions Juives (1941 - 1944), Grasset, (ISBN 978-2-246-63841-4), p. 622-643
  56. « L'homme, cette drôle de bête », sur Bibliobs, (consulté le ).
  57. CDJC-XLII-32 - Lettre du 28 août 1942 de Jean Osvald pour adopter la fillette, adressée à Louis Darquier de Pellepoix, commissaire général aux questions juives. CDJC-XLII-41 Documents administratifs du 22 septembre 1942 au 10 mars 1943.
  58. a b et c Thierry Noël, « La face cachée de l'étoile jaune : Prendre le risque de ne pas porter l’étoile… », sur La face cachée de l'étoile jaune, (consulté le )
  59. Récit de Sylviane Cuartero pour Guysen Israël News, du 14 avril 2007. Le père, Mordka Rozen, arrêté à Saint-Dizier (Haute-Marne), incarcéré à Châlons-sur-Marne, fera passer des courriers aux familles d'accueil de ses enfants, Colette Rozen et sa petite sœur Anette, 3 ans, avant d'être déporté avec son épouse Bayla le 27 juillet 1942 : " J'espère que Colette n'aura pas besoin de porter l'insigne vu que nous ne sommes plus là. Elle n'attirera pas l'attention des gens ".
  60. Archives Nationales, AJ38 205
  61. Archives Nationales, AJ38 215
  62. Archives Nationales, Z6 830/19179
  63. Éditions Fayard, 2011.
  64. Thierry Noël, « La face cachée de l'étoile jaune : Qui sont les exemptés de l'étoile jaune ? », sur La face cachée de l'étoile jaune, (consulté le )
  65. Thierry Noël, « La face cachée de l'étoile jaune : Robert Debré refusa de porter l'étoile jaune », sur La face cachée de l'étoile jaune, (consulté le )
  66. a et b Thierry Noël, « La face cachée de l'étoile jaune : Max Jacob, le poète à l'étoile jaune, meurt dans la nuit du 4 mars 1944 », sur La face cachée de l'étoile jaune, (consulté le )
  67. Thierry Noël, « La face cachée de l'étoile jaune : Françoise Giroud n'a pas porté l'étoile jaune », sur La face cachée de l'étoile jaune, (consulté le )
  68. Robert Debré : L'honneur de vivre (Stock - Hermann 1974), p. 221, 230 et 231.
  69. « Biobibliographie de Max Jacob », sur www.max-jacob.com (consulté le )
  70. CDJC-XLIXa-110 : cette note évoquait aussi le contrôle de 108 prêtres juifs et la manifestation prévue le 7 juin 1942 en réaction à l'introduction de l'étoile.
  71. Centre de documentation juive contemporaine - XLIXa-110.
  72. Centre de documentation juive contemporaine - CVIII 13.
  73. Est-il vrai que le roi Christian X du Danemark portait une étoile jaune pour montrer son soutien envers les Juifs danois ?, sur la foire aux questions du United States Holocaust Memorial Museum traitant de la Résistance et des opérations de sauvetage.
  74. Omar Brouksy, « Mohamed V a-t-il protégé les juifs du Maroc ? », sur Orient XXI, (consulté le )
  75. Jean Kleinmann, « Les politiques antisémites dans les Alpes-Maritimes 1938-1944 », Cahiers de la Méditerranée, vol. 74.
  76. Michel Lécureur : Marcel Aymé, Écrits sur la politique (1933-1967), Les Belles Lettres/Archimbaud.
  77. (cs + de) « Arbeitseinsatz », dans Židovská rada starších - zpráva za rok 1943 (lire en ligne), p. 48 ; soit « Conseil juif des anciens de Prague - rapport pour 1943 ».

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes