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En anthropologie sociale, la résidence patrilocale ou patrilocalité, également appelée résidence virilocale ou virilocalité, est un principe de fonctionnement de certaines sociétés traditionnelles selon lequel un couple marié s'installe dans le village à proximité des parents du mari une fois le mariage contracté. Le concept de localisation peut s’étendre à une zone plus vaste, telle qu’un village, une ville ou un territoire de clan. Elle constitue une composante importante du patriarcat avec la patrilinéarité, de laquelle elle n'est cependant pas toujours concomitante.

Néandertaliens

On prétend que cette pratique était également répandue dans certaines populations de Néandertal. Une tombe de 49 000 ans, trouvée en Espagne en 2010, contenait trois hommes liés entre eux et trois femmes sans lien de parenté, ce qui donne à penser qu'elles étaient les partenaires des hommes[1].

Une étude de 2011 utilisant des ratios d'isotopes de strontium dans les dents a également suggéré qu'il y a environ 2 millions d'années, parmi les groupes d'australopithèques et de Paranthropus robustus en Afrique australe, les femmes avaient tendance à s'installer plus loin de leur région de naissance que les hommes[2],[3].

Néolithique

Les études de paléogénétique révèlent également des modèles contrastés de diversité génétique masculine et féminine au néolithique européen, suggérant un système de descendance patrilinéaire et de règles résidentielles patrilocales parmi les premiers agriculteurs[4],[5],[6].

Ces pratiques semblent perdurer durant le Néolithique. Ainsi, à la fin de l'âge de pierre et au début de l'âge du bronze, des familles s'établissent de manière surprenante dans le Lechtal, au sud d'Augsbourg, en Allemagne. La majorité des femmes venaient de l'extérieur de la région, probablement de Bohême ou d'Allemagne centrale, tandis que les hommes restaient généralement dans leur région de naissance. Ce modèle dit patrilocal combiné à la mobilité féminine individuelle n'est pas un phénomène temporaire, mais persiste sur une période de 800 ans lors de la transition du Néolithique au Bronze ancien[7],[8].

Notes et références

  1. (en) Neil Bowdler, « Neanderthal family found cannibalised in cave in Spain », sur bbc.com/news, .
  2. (en) Neil Bowdler, « Ancient cave women 'left childhood homes' », sur bbc.com/news, .
  3. (en) Sandi R. Copeland, Matt Sponheimer, Darryl J. de Ruiter, Julia A. Lee-Thorp, Daryl Codron, Petrus J. le Roux, Vaughan Grimes et Michael P. Richards, « Strontium isotope evidence for landscape use by early hominins », Nature, vol. 474, no 7349,‎ , p. 76-78 (ISSN 0028-0836, e-ISSN 1476-4687, OCLC 728939198, PMID 21637256, DOI 10.1038/nature10149 Accès payant, hdl 11858/00-001M-0000-000F-F2D7-C, S2CID 205225222, lire en ligne [PDF]).
  4. (en) Anna Szécsényi-Nagy et al., « Tracing the genetic origin of Europe's first farmers reveals insights into their social organization », Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, vol. 282, no 1805,‎ (ISSN 0962-8452, e-ISSN 1471-2954, PMID 25808890, PMCID 4389623, DOI 10.1098/rspb.2015.0339, S2CID 8158577).
  5. Maïté Rivollat et Adam « Ben » Rohrlach, « Grâce à l’ADN, rencontre avec une famille « française » du Néolithique », sur theconversation.com, (consulté le ).
  6. (en) R. Alexander Bentley et al., « Community differentiation and kinship among Europe’s first farmers », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 109, no 24,‎ , p. 9326-9330 (ISSN 0027-8424, e-ISSN 1091-6490, PMID 22645332, PMCID PMC3386065, DOI 10.1073/pnas.1113710109, JSTOR 41602662, Bibcode 2012PNAS..109.9326B, hdl 1983/fd85857e-24d7-4053-b021-9ded424fa98c, lire en ligne [PDF]).
  7. (en) « Mobile Women Were Key to Cultural Exchange in Stone Age and Bronze Age Europe », sur shh.mpg.de, .
  8. (en) Corina Knipper et al., « Female exogamy and gene pool diversification at the transition from the Final Neolithic to the Early Bronze Age in central Europe », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 114, no 38,‎ , p. 10083-10088 (ISSN 0027-8424, e-ISSN 1091-6490, PMID 28874531, PMCID PMC5617280, DOI 10.1073/pnas.1706355114, JSTOR 26487943, Bibcode 2017PNAS..11410083K, lire en ligne [PDF]).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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