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Forme féminine |
Diététicienne |
---|---|
Autres appellations |
Diététicien (France et Belgique), Diététiste (Canada) |
Secteur |
Diplômes requis | |
---|---|
Évolutions de carrière |
Cadre de santé |
CITP |
2265 |
---|---|
CNP (Québec) |
3132 |
FAP (France) |
V3Z80 |
IDEO (France) | |
Statbel (Belgique) |
56300 |
PCS (France) |
432c et 432d |
ROME (France) |
J1402 |
Le diététicien, ou diététiste est un expert en nutrition et alimentation, et ce, dans toutes ses dimensions.
En 1967, l'Organisation internationale du travail propose une définition de la profession de diététicien : « les diététiciens organisent et surveillent la préparation des régimes alimentaires destinés à des individus ou à des groupes, contrôlent et évaluent les éléments des programmes alimentaires qui se rapportent à la nutrition, aident à déterminer les divers facteurs relatifs aux problèmes de diététique et d’alimentation de la collectivité »[1],[2],[3].
Puis, en 1980, la Fédération Européenne des Associations de Diététiciens (EFAD pour European Federation of the Associations of Dietitians) définit le diététicien comme la « personne qui possède une qualification légalement reconnue en nutrition et en diététique ; et qui applique les sciences de la nutrition à l’alimentation et à l’éducation de groupes, de population de personnes individuelles qu’ils soient bien portants ou malades »[1],[4].
Le métier de diététicien est relativement récent en France. En 1945, la chercheuse biologiste Lucie Randoin forme les premiers « spécialistes en alimentation rationnelle »[1],[5], dix ans après avoir élaboré les lois de la diététique. 1949 voit apparaitre deux innovations majeures : d'une part la création de La Cadenelle, établissement privé marseillais qui est la première école de diététique ; et la création du « corps des diététiciens » par le professeur Jean Trémolières[1],[6] d'autre part. Puis en 1951, Randoin et Trémolières ouvrent la première école publique de diététique à Paris[6],[7] et créé le Brevet de Technicien en diététique, officialisant ainsi la profession de diététicien[5],[6],[8].
En 1953, le premier service diététique est créé à l'hôtel-Dieu de Marseille tandis qu'en 1954 est créée par Jacqueline Farquet l'Association des diététiciens de langue française (ADLF)[7],[8],[9], qui s'appelle l'Association française des diététiciens nutritionniste (AFDN) depuis 2008.
En 1962, le Brevet de technicien en diététique devient le Brevet de technicien supérieur (BTS) Diététique[7]. Puis, en 1966, le Diplôme universitaire de technologie Génie biologique (DUT GB) option diététique est créé[6],[7],[8]. Il permet, tout comme le BTS, d'exercer le métier de diététicien. Par la suite, le BTS et le DUT sont respectivement modifiés en 1987 et 2005[7].
Bien qu'inscrit dans le Code de la santé publique depuis 1986, rubrique auxiliaires médicaux (chapitre 4, livre 3, titre 7), ce n'est qu'en 2007 que le diététicien est reconnu comme professionnel de santé[7],[10],[6].
Il s'agit d'un professionnel de santé diplômé et reconnu. Son rôle est de préserver et/ou d'améliorer la santé à travers l'alimentation. Le diététicien va donc agir dans deux grands domaines conformément à l'article L4371-1 du Code de santé publique[6],[11]:
L'éducation peut se faire en groupe ou en individuel. Dans le cadre d'une éducation individuelle, le diététicien se fonde entre autres sur une évaluation personnalisée à l'aide des informations médicales, d'une enquête alimentaire ainsi que du mode de vie, des goûts, et des croyances (au sens large) du patient[12]. Ces informations lui permettent d'établir un diagnostic diététique puis des objectifs en partenariat avec le patient qui serviront de base lors du suivi.
Le titre de diététicien a tout d'abord été protégé par la loi no 86-76 du 17 janvier 1986 et les décrets no 88-403 et no 88-404 du 20 avril 1988, textes désormais abrogés.
C'est actuellement le Code de la santé publique qui définit et protège la profession de diététicien.
Conformément à l'article L. 4371-2 du Code de la santé publique, « seules peuvent exercer la profession de diététicien et porter le titre de diététicien, accompagné ou non d'un qualificatif, les personnes titulaires du diplôme d’État mentionné »[13]. Toutefois, ce diplôme n'a toujours pas été créé. Le Code de santé publique a donc fixé une dérogation pour les titulaires du BTS Diététique et du DUT génie biologique option diététique[14].
Sans l'un de ces deux diplômes, l'exercice de la profession de diététicien est donc illégale. Ainsi, selon l'article L 4372-1 du Code de la santé publique, « l’exercice illégal de la profession de diététicien est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende »[15],[16].
Pour exercer, il est également obligatoire de se déclarer auprès de l'Agence régionale de santé afin d'être inscrit dans le fichier ADELI[17].
Le diététicien peut exercer dans de nombreuses structures différentes[18],[19],[20] :
Les activités du diététicien varient selon la structure mais également au sein même de la structure selon les besoins identifiés par cette dernière, les compétences du diététicien et le nombre d'heures de travail dans la structure, les objectifs fixés, etc.
Le salaire d'un diététicien varie en fonction de nombreux facteurs, notamment son secteur d'activité et son expérience. Il est donc peu pertinent de donner un salaire moyen.
Dans la fonction publique hospitalière, le salaire est fixée par une grille. Un diététicien débutant commence ainsi en classe normale avec un salaire mensuel brut de 1 626,05 € tandis qu'un diététicien en classe normale ayant 20 ans d'expérience touche un salaire mensuel brut de 2 150,89 €[21].
Deux types de formation existent en France. Elles sont dispensées sur deux années d'études après une sélection sur dossier, voire entretien (facultatif).
Malgré l'existence de deux voies différentes, les matières étudiées durant le cursus des étudiants en BTS et DUT sont les mêmes[22], [23] :
À l'issue de ses études, le futur diététicien soumet un mémoire et le soutient face à un jury composés d'enseignants et de diététiciens.
Après l'obtention d'un de ces deux diplômes, le diététicien est apte à exercer. Il est toutefois possible de poursuivre ses études en licence générale ou professionnelle après examen d'un dossier. Il arrive également que certains diététiciens poursuivent jusqu'en master (après avoir acquis une licence ou avoir effectué une validation des acquis de l'expérience, et plus rarement, en Doctorat.
Sont également accessibles au diététicien des formations continues (type Diplôme d'université, formations par des organismes de formation, par l'AFDN, etc.) afin d'actualiser ses connaissances et ses compétences tout au long de sa carrière.
Une réforme des études de diététique devant aboutir à un diplôme d’État unique de grade licence était prévue pour 2017[24] mais n'a pas encore vu le jour.
Au 1er janvier 2013, on dénombre 8525 diététiciens en France, soit une hausse de 26,5 % en trois ans[25].
Le nombre de diététiciens continue d'augmenter puisqu'en 2017, la France compte 11 612 diététiciens dont 672 hommes[26], soit 5,8 % de la profession.
Libéraux ou mixtes | Salariés en milieu hospitalier | Salariés autres secteurs | Total | |
---|---|---|---|---|
Moins de 25 ans | 280 | 315 | 221 | 816 |
25-29 ans | 930 | 676 | 620 | 2 226 |
30-34 ans | 815 | 786 | 593 | 2 194 |
35-39 ans | 696 | 595 | 450 | 1 741 |
40-44 ans | 519 | 464 | 248 | 1 231 |
45-49 ans | 341 | 479 | 146 | 966 |
50-54 ans | 255 | 430 | 110 | 795 |
55-59 ans | 179 | 521 | 89 | 789 |
60-64 ans | 72 | 484 | 43 | 599 |
65 ans et + | 29 | 209 | 17 | 255 |
Total | 4 116 | 4 959 | 2 537 | 11 612 |
Pourcentages | 35,45 % | 42,70 % | 21,85 % | 100 % |
Le département le plus doté en diététiciens est Paris avec 623 diététiciens, tandis que le moins doté est Mayotte avec 8 diététiciens. Pour la France métropolitaine, il s'agit de la Creuse avec 9 diététiciens.
Il est possible pour le diététicien travaillant en établissement de santé d'évoluer s'il le souhaite vers le métier de cadre de santé en diététique.
Le terme de « nutritionniste » est à l'origine d'une confusion pour l'ensemble de la population et même de la profession. Un nutritionniste n'est pas forcément diététicien, ni même médecin. « Nutritionniste » ne représente pas une profession ni une qualification mais un domaine d'exercice.
En effet, la nutrition n'est pas une spécialité médicale et ne fait pas l'objet d'un Diplôme d'études spécialisées (DES) mais d'un Diplôme d'études spécialisées complémentaires de type I[27]. La formation que peuvent suivre certains médecins en matière de nutrition n'est donc pas une formation reconnue comme qualifiante par l'Ordre des médecins[28]. En termes d'appellation, seul le DESC de Nutrition permet d’obtenir le titre de médecin compétent en nutrition[29], qu'il faut différencier des médecins titulaires d'un Diplôme d'université (DU), dont le programme n'est pas validé par l'Ordre des médecins mais est laissé à l'appréciation de chaque responsable de formation.
L'AFDN (Association Française des Diététiciens Nutritionnistes) a choisi son acronyme notamment afin de mettre en avant la possibilité pour les diététiciens d'utiliser le qualificatif « nutritionniste ».
En Belgique, cette profession est du type paramédical. L'exercice de la profession et sa place dans l'organisation des soins de la santé est prévu par l'arrêté royal du 19 février 1997, relatif au titre professionnel et aux conditions de qualification requises pour l'exercice de la profession de diététicien et portant fixation de la liste des prestations techniques et de la liste des actes dont le diététicien peut être chargé par un médecin.
Les diététiciens peuvent accomplir les prestations techniques suivantes en application de l'article 23, paragraphe premier, alinéa premier, de l'arrêté royal no 78 du 10 novembre 1967 :
Ces actions doivent être suivies par un rapport technique écrit des observations effectuées, adressé au médecin prescripteur.
Par ailleurs, les diététiciens peuvent aussi être chargés d'actes préparatoires au diagnostic ou relatifs à l'application du traitement ou à l'exécution de mesures de médecine préventive :
Le diététicien doit être agréé par le Ministre fédéral ayant la Santé publique dans ses attributions[réf. nécessaire], lequel doit vérifier que les critères de formation et de formation continue soient remplis, et sanctionner ce contrôle par une autorisation d'exercice. Toutefois, dans les faits cette disposition n'est pas encore entrée en application. Il est prévu que ce soit le cas dans le courant de l'année 2009[réf. nécessaire].
La profession de diététicien ne peut être exercée que par les personnes remplissant les conditions suivantes[réf. nécessaire] :
Le titre diététicien est un titre réservé équivalent aux termes nutritionniste et diététiste. Il représente des professionnels de la nutrition détenant un baccalauréat et étant membre de l'Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec (anciennement l'Ordre professionnel des diététistes du Québec)[30],[31].
Au Québec, un ou une diététiste est considéré(e) comme un professionnel ou une professionnelle doté d’un fort bagage scientifique et humain. Il possède des connaissances pointues dans plusieurs domaines (sciences sociales, biochimie, biologie, anatomie, physiopathologie, etc.). Sa formation lui permet d’accompagner les individus de tous âges qui veulent maintenir ou retrouver la santé[32].
Pour porter le titre et exercer les activités prévues par la loi, le diététiste doit être membre de l'Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec.
Le diététiste peut travailler pour divers employeurs :
Les tâches d'un diététiste sont multiples. Le diététiste procède à l'étude des besoins des diverses clientèles et évalue l'alimentation et l'état nutritionnel de ses clients. Puis il détermine et assure le plan de traitement nutritionnel et surveille les effets de la stratégie d'intervention privilégiée chez la personne. Il formule aussi des objectifs, à court et à long terme, en vue d'assurer une alimentation saine à des coûts acceptables pour les clientèles visées et détermine les programmes d'action pour les atteindre. Il peut également élaborer des menus pour diverses collectivités de malades et de bien-portants et en fait le marketing. Il planifie et contrôle la qualité des repas et coordonne le fonctionnement de services d'alimentation collective. Le diététiste planifie, organise et dirige des programmes de nutrition, seuls ou en collaboration avec une équipe multidisciplinaire et élabore des politiques alimentaires. Il met sur pied des programmes de sensibilisation à une bonne alimentation et évalue des nouveaux produits alimentaires, des systèmes de production et de distribution des repas et des programmes d'intervention en nutrition. Il peut également planifier et organiser des programmes de recherche.
De ce fait, le diététiste agit dans un large champ d'action : nutrition clinique, gestion de services d'alimentation, nutrition communautaire, consultation, recherche, enseignement, communications, relations publiques, journalisme, publicité, marketing et représentation.
Le terme « diététicien » est considéré désuet au Québec, bien qu'il soit réservé selon l'Office des professions du Québec. Les deux titres les plus utilisés sont « nutritionniste » et « diététiste » et sont considérés comme des synonymes.Tous trois sont contrôlés par l'Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec[33]. Ils permettent de différencier un professionnel ayant suivi (et réussi) le programme universitaire en vigueur et maintenant ses connaissances à jour via des moyens reconnus par l'Ordre, d'une personne proclamant son savoir sans détenir la formation adéquate (« coach en nutrition », etc.).
Une formation en diététique et nutrition est nécessaire pour l'obtention un baccalauréat. La durée des études est habituellement de 3,5 ans et peut aller jusqu'à 5 ans, dans le cas d'études en science de la nutrition notamment.
Deux hautes écoles spécialisées (Genève et Berne) offrent la formation reconnue de diététicien/nne ES/HES après 3 années d'études supérieures à plein temps. La formation se base sur des connaissances scientifiques rigoureuses[non neutre], elle donne également une large place à la valorisation des compétences sociales et à la communication[réf. nécessaire]. Si elles sont prescrites par un médecin et à certaines conditions[Lesquelles ?], les consultations chez un diététicien diplômé sont prises en charge par les caisses maladie.