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L’Ersatzheer, terme allemand que l'on peut traduire par « Armée de terre de remplacement », était l'une des deux composantes de l'Armée de terre allemande (la Heer) après la mobilisation, l'autre étant la Feldheer, l'Armée de campagne (c'est-à-dire les unités combattantes). Cette division est importante pour comprendre le système de fonctionnement de la Heer durant la guerre.
L'Ersatzheer existait déjà du temps de l'Armée impériale allemande et fut mise en place lors de la Première Guerre mondiale. Elle fut déployée sur tout le Reich et comprenait les autorités de commandement et d'administration, les unités de formation et les unités de la garde territoriale.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, de 1941 à 1943, l'Armée de terre de remplacement se compose de plus de deux millions de soldats cantonnés en Allemagne. Au fur et à mesure des besoins de la guerre, ces soldats sont de plus en plus engagés sur le front ou utilisés comme force d'occupation.
Les organisateurs de l'attentat contre Hitler du , nombreux dans l'état-major de cette armée, se sont servis de l'Armée de remplacement, mise en état d'alerte, pour s'assurer le contrôle de divers lieux stratégiques du Reich. Après l’échec de l'attentat, Adolf Hitler confie le commandement de l'Ersatzheer à Heinrich Himmler, alors qu'il vient de se voir confier l'instruction des nouvelles divisions[1] ; Hitler juge que les officiers de l'Armée de terre ne sont plus dignes de confiance. Après un bref simulacre de commandement, Himmler est remplacé dans les faits par le SS-Obergruppenführer Hans Jüttner. Le 25 septembre 1944, est publié le décret de Hitler créant le Volkssturm, sous la direction de la Wehrmacht. Dans les heures qui suivent l'échec de la tentative de putsch, Himmler, nouveau commandant en chef de cette Armée[2], annule les ordres donnés par Friedrich Fromm, et peuple le commandement de l'Armée de réserve d'officiers SS, faisant de Hans Jüttner (l'un de ses subordonnés directs et futur commandant de cette Armée), son adjoint, en le nommant chef d'état-major[3]. Dès le , il s'adresse aux officiers de l'Ersatzheer afin de rappeler sa conception de l'organisation de l'armée[4].
Cette fonction qui concerne les trois branches des forces armées, est supervisée par le Bureau militaire du remplacement (Wehrersatzamt) du Haut Commandement de la Wehrmacht (OKW). À partir du 2 août 1944, Himmler impulse une politique de ratissage des services administratifs de la Wehrmacht et de l'Ersatzheer, parvenant, avec Goebbels et Speer, chacun dans leur domaines de compétences, à mobiliser près de 500 000 hommes pour le front[5].
L'instruction de l'Ersatzheer se décompose en deux parties, une instruction militaire classique, et une instruction idéologique.
La formation et l'instruction militaires, à l'exception de celle des troupes blindées, est supervisée par le général Walter Kuntze en qualité de directeur de la formation de l'Armée de remplacement (Chef des Ausbildungswesens im Ersatzheer). L'instruction des troupes blindées est contrôlée par le général Heinz Guderian en sa qualité d'inspecteur général des troupes blindées (Generalinspekteur der Panzertruppe).[réf. souhaitée]
À cette instruction militaire s'ajoute une instruction idéologique, confiée le 15 juillet à Himmler par Hitler en personne, qui le signifie brutalement à Fromm lors de l'entretien durant l'après-midi[6].
Le remplacement des pertes subies au front va vite devenir une fonction importante. Elle est sous la responsabilité du général Fromm qui la délègue aux districts militaires (Wehrkreis). Cependant, une décision de Hitler du 15 juillet 1944 place les nouvelles unités en cours de constitution sous le contrôle administratif de Himmler[6].
Dans certains cas, les unités d'instruction et de remplacement sont combinées (en Alsace et en Lorraine).
Existante dès les années 1930, cette Armée se voit confier la responsabilité des prisonniers de guerre alliés, capturés depuis les premières opérations[7].
À la fin de l'été 1944, lors de la tournée d'inspection faite par Himmler, alors commandant en chef de l'Ersatzheer, sur le front de l'Ouest, alors que ce dernier est investi de la mission de tenir le front, dans un contexte de désertions massives, la décision de déployer des unités de l'Ersatzheer pour faire office de gendarmerie militaire, est prise afin d'empêcher les désertions de plus en plus massives[8].
Au fil de l'année 1944, surtout dans la seconde moitié de l'année, de vastes unités sont créées ou recréées à partir de régiments de l'Ersatzheer. Sur le front de l'Ouest, ces régiments sont amalgamés au cours des mois de novembre et décembre 1944 avec des unités du Volkssturm et de la police, afin de permettre une offensive en Alsace[9].
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