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Le titre de duc de Chaulnes et pair de France créé en 1621 pour une branche de la famille d'Albert, s'est éteint une première fois en 1698. Rétabli en 1711 pour une autre branche, il s'est éteint en 1792. Relevé en 1869, il est depuis porté dans des branches subsistantes de la famille d'Albert de Luynes non issues des ducs de Chaulnes. Les auteurs contemporains spécialisés estiment qu'il s'agit depuis du port d'un titre de courtoisie irrégulier [1],[2]. Régis Valette dans son Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle ne fait ainsi figurer que les titres de duc de Luynes (1619) et duc de Chevreuse (1668) pour la famille d'Albert de Luynes[3].
Henri Louis d'Albert d'Ailly (1620-1653), 2e duc de Chaulnes en 1649 qui ne laissa qu'une fille de son mariage en 1646 avec Françoise de Neufville de Villeroy ;
Charles d'Albert d'Ailly (1625-1698), 3e duc de Chaulnes en 1653, qui mourut sans postérité de son mariage en 1655 avec Elisabeth Le Féron.
Le titre de duc de Chaulnes s'éteignit une première fois en 1698 avec la mort de ce dernier[1],[6],[5],[7],[4].
Louis-Auguste d'Albert d'Ailly (1676-1744), fils de Charles Honoré d'Albert de Luynes, 3e duc de Luynes, duc de Chevreuse, et de Jeanne Marie Colbert, marié en 1704 avec Marie-Anne de Beaumanoir, obtint par lettres patentes d'octobre 1711 enregistrées le 1er décembre de la même année le rétablissement du duché pairie de Chaulnes en sa faveur et devint alors le 4e duc de Chaulnes[1],[6],[5],[7],[4] ;
Par contrat privé du 18 juin 1732, les deux branches de la Maison d'Albert, celle des duc de Luynes et de Chevreuse et celle des d'Ailly, ducs de Chaulnes, déclarèrent qu'en cas d'extinction de l'une ou l'autre branche, le fils aîné de la branche subsistante hériterait des duchés de Luynes et de Chevreuse et le fils cadet du duché de Chaulnes[9]. Comme ces conditions étaient incompatibles avec les lois existantes, une dérogation fut soumise à l'approbation du Roi.
Des lettres patentes de mars 1733, enregistrées au Parlement les 25 et 27 avril 1733 approuvent simplement les termes du contrat et prévoient que le duché et la pairie de Luynes, duché de Chevreuse et le comté de Montfort (domaine des Luynes) et le duché et la pairie de Chaulnes, la baronnie de Picquigny et les seigneuries de Vignacourt et de Flixecourt (domaine des Chaulnes) doivent être concernés, comme le précise le contrat[9].
En 1869, Paul d'Albert de Luynes (d'une branche non issue des ducs de Chaulnes) relève le titre de duc de Chaulnes et de Picquigny[10], se référant aux lettres patentes de mars 1733[10].
Les auteurs du Dictionnaire de la noblesse française (1975) écrivent, sans expliquer en quoi une confirmation est nécessaire, que « Le titre de duc de Chaulnes et de Picquigny fut relevé en 1869 par Paul d’Albert de Luynes en vertu des lettres patentes de Louis XV de mars 1733, mais il n’y eut pas de confirmation et ce titre n’est donc pas régulier. »[1]. Cet avis est partagé par Philippe du Puy de Clinchamps (Charondas) dans À quel titre? et Régis Valette dans son Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle (2007)[3].
De gueules, à deux branches d'alisier d'argent, passées en double sautoir, au chef échiqueté d'azur et d'argent (qui est d'Ailly) ; sur le tout, d'or au lion de gueules (qui est d'Albert).
Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. 1, Évreux, Imprimerie de Charles Hérissey, (lire en ligne), p. 90-94.
Père Anselme et M. Potier de Courcy, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, t. 4, Paris, Firmin Didot, , 4e éd. (1re éd. 1726-1733), 850 p. (lire en ligne), p. 240-243.
Cardinal de Bausset, Histoire de Fénelon : Archevêque de cambrai, t. 4, Versailles, Imprimerie Lebel, , 3e éd., 563 p. (lire en ligne), p. 195.
Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France, t. 1, Paris, Les Éditions Héraldiques, , 398 p. (ASINB00P9I0MFG), p. 138-139.
E. de Séréville et F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, Paris, La société française au XXe siècle, (ASINB00BSXIPV4), p. 103.