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5 CARBONATES (NITRATES) 5.B Carbonates with additional anions, without H2O 5.BA With Cu, Co, Ni, Zn, Mg, Mn 5.BA.10 Chukanovite Fe2(CO3)(OH)2 Space Group P 21/a Point Group 2/m 5.BA.10 Malachite Cu2(CO3)(OH)2 Space Group P 21/a Point Group 2/m 5.BA.10 Georgeite Cu++5(CO3)3(OH)4•6(H2O) Point Group None 5.BA.10 Pokrovskite Mg2(CO3)(OH)2•0.5(H2O) Space Group P 21/a Point Group 2/m 5.BA.10 Nullaginite Ni2(CO3)(OH)2 Space Group P 21/m,P 21 Point Group Mono 5.BA.10 Glaukosphaerite (Cu,Ni)2(CO3)(OH)2 Space Group P 21/a Point Group 2/m 5.BA.10 Mcguinnessite (Mg,Cu)2(CO3)(OH)2 Space Group P 2/a or P 21/a Point Group 2/m 5.BA.10 Kolwezite (Cu,Co)2(CO3)(OH)2 Space Group P1 or P1 Point Group Tri 5.BA.10 Rosasite (Cu,Zn)2(CO3)(OH)2 Space Group P 21/a Point Group 2/m 5.BA.10 Zincrosasite (Zn,Cu)2(CO3)(OH)2 Space Group P 21/a Point Group 2/m
La malachite est un minéral secondaire des zones d'oxydation des gisements de cuivre, de formule Cu2CO3(OH)2, faisant partie du groupe des carbonates minéraux et du sous-groupe des carbonates anhydres avec anions étrangers.
Historique de la description et appellations
Inventeur et étymologie
La malachite est identifiée à son chrysocolle« qui a la nuance du blé en herbe, dans sa verdure la plus fraîche » selon Pline l'Ancien[2]. Le nom de ce minéral vient du latinmalachites déformation du grec ancienmolochē (μολóχη), variante de malachē (μαλάχη), signifiant selon le contexte : « mollesse, voluptueux, efféminé », en allusion non à la couleur mais à la plante surnommée Mauve en raison de la mollesse de ses courbes.
Paramètres de la maille conventionnelle: a = 9,502Å, b = 11,974Å, c = 3,240Å, β = 98,75°, Z = 4, V = 364,35Å3
Densité calculée = 4,03
Propriétés physiques
Habitus
Les cristaux de malachite sont aciculaires ou prismatiques, et peuvent atteindre 9 cm[12]. Mais la malachite se trouve le plus souvent sous forme massive, botryoïdale, mamelonnée, fibreuse, stalactitique, en agrégats, grenue, terreuse, en rosette, en croûte, radiée, concrétionnée, cunéiforme, compacte, en enduit, ainsi qu'en pseudomorphose.
Gîtes et gisements
Gîtologie et minéraux associés
La malachite se forme dans la zone d'oxydation des sulfures de cuivre.
Dans cette dernière mine qui a appartenu à l'industriel et mécène russe, le comte Nikolaï Nikititch Demidoff, un important filon de 250 tonnes de malachite fut découvert en 1835. Cela permit de produire de gros objets en grande quantité, et de décorer en particulier, les intérieurs de plusieurs palais en Russie[17]. Le plus gros bloc de malachite qui ait été trouvé dans cette mine pesait 40 tonnes[18].
Spécimens de malachite
Deux aspects du même spécimen : naturel et poli. Katanga (Congo)
Palais du Grand Trianon, Salon des malachites, Versailles, France
L'ancien hôtel de la Païva, au 25, avenue des Champs-Élysées, à Paris, construit entre 1856 et 1865, à la demande d'Esther Lachmann, (La Païva), et qui a été financé par le riche industriel et comte allemand, Guido Henckel von Donnersmarck, possède dans l'ancienne chambre de la Païva, un entourage de cheminée en malachite (seul exemple d'entourage de cheminée en malachite connu à Paris)[20].
Mexique
En 1775, le vice-roi de Nouvelle-Espagne, Bernardo de Gálvez, ordonna la construction d'une maison de campagne sur la colline de Chapultepec, à Mexico, ancien site sacré pour les Aztèques. Le château de Chapultepec est l'un des deux seuls châteaux royaux dans les Amériques, ainsi que le seul en Amérique du Nord qui a été utilisé par des souverains. Le château comporte une « Malachite room », avec en particulier deux immenses portes « Malachite doors », décorées avec de la malachite de Sibérie. L'empereur Maximilien Ier, et son épouse l'impératrice Charlotte, sous le Second Empire mexicain, l'ont habité. L'empereur a apporté d'Europe d'innombrables pièces de mobilier et objets d'art. Ceux-ci sont exposés dans le château qui est devenu, depuis 1939, le musée national d'Histoire (Museo Nacional de Historia)[21].
Royaume-Uni
Un grand vase en malachite, aux poignées en bronze représentant des têtes de Bacchus, monté sur un piédestal de forme carrée, orné des armoiries impériales britanniques, se trouve dans la salle « Crimson Drawing Room » [22], du château de Windsor. Le vase a été probablement réalisé vers 1825, dans la manufacture lapidaire impériale de Peterhof, en Russie, et a été envoyé en cadeau au roi d'Angleterre George IV, par la tsarine Alexandra Feodorovna, (épouse du tsar Nicolas Ier), par l'intermédiaire du prince Lieven, ambassadeur de Russie en Angleterre. L'objet d'art a été enregistré dans les collections royales le , par Benjamin Jutsham, greffier du roi[23].
Musée de l'Ermitage et Palais d'Hiver, Saint-Pétersbourg, Russie
Vase en malachite, de 2 mètres de haut, (XIXe s)
Vase en malachite
Salon de malachite
Salon de malachite
La grande antichambre
À Saint-Pétersbourg 16 tonnes de malachite ont été nécessaires, à l'époque, (extraits de la mine Nijni Taguil, non loin d'Ekatérinbourg), pour la décoration des colonnes de la cathédrale Saint-Isaac (associées à d'autres colonnes, décorées avec du lapis-lazuli).
Cathédrale Saint-Isaac, Saint-Pétersbourg, Russie
Les colonnes de malachite et de lapis-lazuli
Chapelle latérale
Panoramique intérieur
À Saint-Pétersbourg, les entourages de cheminées étaient souvent réalisés en malachite, comme dans le « Salon vert » (vers 1860), du palais Youssoupoff, (ou palais de la Moïka), ayant appartenu aux princes Youssoupoff[25].
La malachite a été utilisée comme pigment minéral depuis l'Antiquité pour rendre certains tons bleu-vert clair et lumineux, notamment dans la réalisation des enluminures et des fresques au Moyen Âge ainsi que dans la peinture des icônes[28]. Le pigment est sensible à la lumière et aux acides et a tendance à virer de couleur. Sa forme naturelle a été remplacée par une forme synthétique.
La malachite a été utilisée par Raphaël vers 1513-1514, en particulier dans son tableau La Madone Sixtine, pour les draperies vertes à gauche et à droite en haut du tableau. La malachite a été aussi utilisée par Le Tintoret vers 1560 dans son tableau Saint-Georges et le Dragon, dans le paysage vert : malachite et plus petites quantités de vert-de-gris, ainsi que dans les parties jaunes du paysage : malachite mélangée avec du jaune de plomb-étain(en) (ou jaune des Vieux Maîtres)[29].
En cosmétologie, on prétend qu'elle a une action protectrice à plusieurs niveaux du processus de défense antioxydant des cellules, et un effet détoxifiant.
La malachite est toujours une source d'inspiration pour des artistes américains comme Tony Duquette(en) (1914-1999), dans sa propre résidence Dawnridge[30] à Beverly Hills, États-Unis, ou pour les designersKelly Wearstler(en) ou Jonathan Adler(en), dans leurs créations pour leurs clients. Les motifs décoratifs particuliers, décrits par la malachite, peuvent être repris sur de nouveaux supports, grâce aux techniques modernes d'impression, quel que soit le support, comme sur les tissus d'habillement ou d'ameublement (malachite print) : rideaux, tissus muraux, comme l'a fait le créateur de mode américain Halston[31].
Le film Impossible... pas français a pour intrigue principale la recherche de 300 tonnes de malachite afin de les revendre avec un bénéfice de 120 millions.
Notes et références
Notes
↑Après l'effondrement de l'URSS, l'usine intègre le ministère des Services publics de la Russie. Dès 1990, l'usine n'a pas été en mesure de survivre. Elle est mise en faillite en 1998. Depuis , l'usine fabrique des produits en granit, telles les bordures de protection. En conséquence, le premier centre de taille de pierre de la Sibérie, continue à fonctionner, à ce jour
↑Torbern Olof Bergman - Manuel du minéralogiste, ou sciagraphie du règne minéral 1784 p. 225
↑André Henri Lucas, René Just Haüy - Tableau méthodique des espèces minérales, Volume 2 1813 p. 348
↑Ignaz Born (Edler von) - Catalogue méthodique et raisonné de la collection des fossiles de Mlle Eleonore de Raab, Volume 2 1790 p. 337
↑Œuvres complètes de Buffon, tome 3, éd. Duménil, 1836, p. 3 (en ligne).
↑Jean-Claude de La Métherie - Théorie de la terre, Volume 1 1797 p. 187
↑Henri Landrin - Dictionnaire de minéralogie, de géologie, et de métallurgie 1852 p. 498
↑ANNALES DE MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE A PARIS, CHEZ G. DUFOUR 1812 p. 345
↑René Just Haüy - Tableau comparatif des résultats de la cristallographie et de l'analyse 1809p.90
↑(en) Darren A.Lytle, David G.Wahman, Michael R. Schock, Mallikarjuna N. Nadagouda, Stephen Harmon, Katherine Webster et Jacob Botkins, « Georgeite: A rare copper mineral with important drinking water implications », Chemical Engineering Journal, vol. 355, , p. 1-10 (DOI10.1016/j.cej.2018.08.106, lire en ligne)
↑(en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Borates, Carbonates, Sulfates, vol. V, Mineral Data Publishing,
(en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. II : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, etc., New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 1124 p., p. 252–256
(1960) NBS Circ. 539, 10, 31.
(de + en) Süsse, P. (1967) Verfeinerung der Kristallstruktur des Malachites, Cu2(OH)2CO3. Acta Cryst., 22, p. 146–151 (in German with English abs.).
(de + en) Zigan, F., W. Joswig, H.D. Schuster, et S.A. Mason (1977) Verfeinerung der Struktur von Malachit, Cu2(OH)2CO3, durch Neutronenbeugung. Zeits. Krist., p. 145, p. 412–426 (in German with English abs.).
(en-US) Richard V. Gaines, H. Catherine W. Skinner, Eugene E. Foord, Brian Mason, Abraham Rosenzweig (1997), Dana's New Mineralogy : The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, John Wiley and Sons, Inc., New York (NY), 8e édition, p. 488