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Dans la Pharsale, Lucain écrit « Vous respirez en liberté […], vous, peuples qui répandez le sang humain sur les autels de Teutatès, de Taranis, et d'Hésus, divinités plus cruelles que la Diane de Tauride ; vous recommencez vos chants, bardes, qui consacrez par des louanges immortelles la mémoire des hommes vaillants frappés dans les combats. Et vous, Druides, vous reprenez vos rites barbares, vos sanglants sacrifices que la guerre avait abolis[1]. »
Les Scolies de Berne, commentaire antique et médiéval (entre le IVe et le IXe siècle de notre ère) de la Pharsale de Lucain, l’assimilent au dieu Mars romain[2], ou à Mercure[3], et précisent qu'on apaisait Ésus en suspendant un homme à un arbre « jusqu'à ce que, par suite de l'effusion de son sang, il ait laissé aller ses membres »[4].
Onomastique
Le nom d'Ésus est un élément des noms propres gaulois Esunertos (« celui qui a la force d'Ésus») et Esugenos (« né d’Ésus »[5] ou « bien né», équivalent à Eugène en grec). Selon Joseph Vendryes, le nom « Esugenos » se retrouve en gallois sous la forme d’Owain et en irlandais dans Eogain[6]. On le retrouve en breton, en particulier sous les formes Erwan et Youenn ainsi que sous la forme française Yves, selon le chanoine François Falc'hun[7]. Julius Pokorny[8] ajoute le gallois Ywein, devenu Yvain dans la littérature médiévale française.
Représentation
Ésus est représenté sur le pilier des Nautes[9] : on y voit un personnage d'apparence humaine en train d’abattre un arbre, le bas-relief étant surmonté du nom Ésus. Sur un relief de Trèves (Allemagne), il est montré en association avec un taureau en compagnie de trois grues[2] (sur le pilier des nautes, le taureau à trois grues est appelé Tarvos trigaranus)
↑George Charrière, « Le Taureau aux trois grues et le bestiaire du héros celtique », Revue de l'histoire des religions, t. 169, no 2, , p. 157 (lire en ligne, consulté le )
↑traduction Paul-Marie Duval, « Teutates, Esus, Taranis », Travaux sur la Gaule, Rome, 1989, p. 276-277
↑A. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, vol. 1, Rennes, Molliex, (lire en ligne), page 271.
↑Les braises sous la cendre. Réveil du carbonarisme
initiatique et insurrectionnel. De A.R. Königstein, éditions Les Gouttelettes de Rosé, 1999, page 48
Bibliographie
Jan De Vries, « À propos d'Esus », Ogam, 5, 1953, pp. 16-21.
Liens externes
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