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Symphytum
Règne | Plantae |
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Clade | Angiospermes |
Clade | Dicotylédones vraies |
Clade | Noyau des Dicotylédones vraies |
Clade | Astéridées |
Clade | Lamiidées |
Famille | Boraginaceae |
Les Consoudes sont des plantes appartenant au genre Symphytum de la famille des boraginacées (bourrache, myosotis). Ce sont des plantes herbacées vivaces formant d'importantes colonies qui affectionnent principalement les lieux humides comme les prés humides, les fossés ou encore au bord des eaux. Elles sont natives de l'Europe ou de l'ouest de l'Asie (Arménie,Turquie, Hongrie, Caucase, Géorgie, Iran).
Le nom de la famille boraginaceae vient de la bourrache, qui est l'espèce de référence de la famille.
Le genre Symphytum est issu du grec Symphyse qui se traduit par union, cohésion. Symphytum peut ainsi se traduire par cicatrisant lorsqu'il est utilisé en rapport à une blessure[2].
Le nom vernaculaire vient du bas latin Consolida (issu de consolido, « consolider », par allusion aux vertus médicinales de la plante, longtemps utilisée pour accélérer la consolidation des fractures)[3], qui au fil du temps s'est transformé en Consoude[4].
Le terme peut désigner aussi d'autres plantes en dehors du genre Symphytum.
Connues depuis l'antiquité comme plantes médicinales, les consoudes ont été propagées le long des grandes routes européennes par les pèlerins et les gens du voyage. En vogue au XIXe siècle en Angleterre, elles ont connu un engouement depuis les années 1960 aux États-Unis et ailleurs pour leur intérêt thérapeutique et pour le jardin. Enfin, les horticulteurs ont développé des variétés ornementales dans le but d'obtenir des effets de massifs intéressants. On peut donc rencontrer les consoudes dans la nature, mais aussi dans les jardins, près des habitations, échappées des cultures ou au bord des chemins.
Les feuilles alternes sont épaisses, granuleuses et rudes au toucher en raison de la présence de poils rudes, soutenues par un solide pétiole. Ovales-lancéolées, elles sont effilées et aiguës au sommet[5].
Les racines généralement charnues sont, suivant l'âge, brunes à noires à l'extérieur et blanches à l'intérieur. Certaines variétés possèdent des racines dont la taille peut atteindre 180 cm.
Au milieu de la touffe de feuilles émergent des tiges florifères garnies de clochettes de couleur variable suivant les variétés (violet pâle, blanc ou plus rarement jaune). Les tiges rameuses dès la base sont hérissée de trichomes et sont souvent ailées (les ailes des pétioles se prolongeant le long de la tige)[5].
Les fleurs sont groupées en cyme scorpioïde au sommet des rameaux. La corolle en tube élargi en cloche à son extrémité, est formée par 5 pétales soudés ensemble. Les sépales et les étamines sont également au nombre de 5. L'ovaire supère, constitué de deux carpelles donnant quatre loges uniovulées, se transforme en fruit sec indéhiscent, de type akène, consistant en quatre nucules qui se séparent tardivement[5].
Les boutons floraux enroulés en spirale se déroulent et changent souvent de couleur au fur et à mesure de leur épanouissement, à l'usage des insectes pollinisateurs. De même, l'extrémité de la corolle est davantage colorée, comme pour indiquer l'entrée. Les fleurs sont en effet très mellifères, bien que tous les insectes ne soient pas capables de la polliniser. Ils doivent forcer un double fond dans la corolle avant de pouvoir atteindre le nectar. Il n'est pas rare de voir les bourdons grignoter la paroi par l'extérieur avec leurs mandibules, offrant ainsi le passage à d'autres insectes attirés par le puissant parfum d'eux seuls perceptible… Ceci explique que parfois les graines (nucules) ne soient pas très nombreuses. Les graines n'apparaissent que rarement sur les variétés hybrides (stérilité ou difficulté de pollinisation ?)
Le genre Symphytum a été décrit en 1753 par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778). L'espèce type étant Symphytum officinale L. (1753), autrement dit la Consoude officinale, ou Grande consoude. Dans la classification phylogénétique APG III (2009)[6], de même que dans la classification classique de Cronquist (1981)[7], le genre Symphytum est assigné à la famille des Boraginaceae.
Les classifications sont susceptibles de se modifier au fur et à mesure des investigations scientifiques modernes. Par ailleurs, la variété des consoudes et des nombreuses hybridations possibles rallongent régulièrement la liste des variétés créées par les obtenteurs horticoles.
Selon GRIN (20 avril 2017)[8] :
Selon The Plant List (20 avril 2017)[9] :
Selon Tropicos (20 avril 2017)[10] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :
La distinction des variétés a été historiquement confuse, et cette confusion se poursuit toujours. Des variances de couleur (entre autres) sont observées pour la consoude officinale et par conséquent les consoudes de Russie hybrides. Les feuilles sans pétioles se prolongent parfois sur la tige sous forme d'ailes, ce qui est un des caractères permettant une différenciation.
La couleur de la corolle n'est pas forcément déterminante de la variété, mais plutôt sa forme ou sa taille, qui varie très légèrement. La Consoude de Russie hybride a une corolle plus longue que la consoude officinale. L'ouverture de la corolle est plus étroite pour l'officinale ainsi que l'hybride, ce qui n'est pas le cas de certaines autres variétés. La plupart du temps, on risque de trouver soit l'une ou l'autre de ces deux variétés. Le plus simple pour les distinguer est de regarder les ovaires des fleurs fanées. S'ils sont desséchés, ils sont sans doute stériles, et donc la variété est probablement hybride. S'ils sont pleins de nucules, on a affaire à une variété botanique fertile comme la consoude officinale.
On compte de nombreuses espèces et variétés de consoudes. Parmi les nombreuses variétés, certaines sont adaptées aux régions froides (Baltique) et d'autres aux climats équatoriaux. Plusieurs variétés ont été cultivées par des milliers d'exploitations à des fins fourragères :
Seules les consoudes officinale, tubéreuse et bulbeuse sont indigènes en France, les autres sont subspontanées (échappées des cultures).
Les consoudes hybrides sont soit spontanées lorsque les parents croissent dans le voisinage, soit artificielles. Les consoudes hybrides sont le plus souvent dispersées par les cultures (subspontanées). Par ailleurs, les consoudes ont été plantées le long des chemins de pèlerinage pour qu'elles soient disponibles partout pour un usage médicinal.
La consoude officinale a donné des cultivars ornementaux : S. o. aureum et argenteum au feuillage panaché jaune ou blanc. S. o. coccineum (bleu), purpureum (pourpre). S. o. Empire (pourpre violacé) qui est stérile pourrait être un hybride… Aureo-variegatum est un cultivar au feuillage panaché de jaune de la consoude hérissée.
D'autres variétés sont connues sous le nom de :
et pour donner un vertige supplémentaire : S. echinatum, S. micum, S. gussonei, S. hajastanum, S. icaricum, S. insulare, S. carpatinensis S. kurdicum, S. longipetiolatum, S. longisetum, S. mediterraneum, S. naxicola S. nodosum, S. ottomanum, S. palaestinum, S. pseudobulbosum, S. savvalense S. sepulcrale, S. sylvaticum, S. zeyheri, S. bohemicum F. W. Schmidt 1794, S. uliginosum Kern., S. foliosum Rehm., S. leonhardtianum Pugsley, S. ×polonicum Bocki, S. × var. glabrescens Nickl., S. tanaicense Stev., S. × ullepitschii Wettst. La détermination exacte est comme de coutume une affaire de spécialiste.
L'histoire de la consoude est, on le voit, très liée à l'Angleterre et rien d'étonnant que sa popularité lui ait fait gagner ses lettres de noblesse dans ce pays. À partir de 1955, la H.D.R.A.(Henry Doubleday Research Association), en la personne de Lawrence D. Hills, a procédé à des études comparatives dans sa station anglaise de Bocking, Braintree Essex. Cette station a étudié les différentes souches et a notamment sélectionné un hybride no 14 particulièrement intéressant pour le jardin et un hybride no 4 idéal pour l'usage fourrager. Cette association jouit d'une notoriété mondiale et la culture biologique a trouvé son synonyme anglais de « comfrey gardening ». Elle continue entre autres son programme de vulgarisation de la consoude à Ryton on Dunsmore, COVENTRY CV8 3LG. Elle doit son nom à l'introducteur de la Consoude de Russie en Angleterre. Cultivars horticoles: S.x U. Variegatum (panaché) ; S.x U.Jenny Swales…
Très utilisée en permaculture, avec ses profondes racines, la consoude ramène du sous-sol de nombreux oligo-éléments et minéraux. C'est pour cette raison qu'on plante souvent des consoudes autour des arbres fruitiers. En effet, les deux plantes ne se font pas concurrence puisque leurs racines sont situées à différents niveaux de profondeur. C'est surtout pour la potasse que l'effet-consoude est le plus efficace (ce qui en fait un excellent engrais pour pomme de terre et tomate). Le tableau ci-dessous en révèle la richesse, d'autant plus qu'il existe peu d'engrais organiques potassiques. La sélection « Bocking 14 » est la plus douée à cet égard, car elle en fixe deux fois plus que la consoude officinale. C'est pour cette raison que la saveur des feuilles est amère et donc déconseillée pour l'alimentation de bestiaux et l'usage humain. Le rapport carbone/azote de la consoude fanée est de 9,8, soit celui d'un compost très mûr. C'est pour cette raison que Hills[11] l'a nommée « instant-compost » : elle est utilisable en l'état (fanée) par le jardinier parce qu'elle ne provoque pas de faim d'azote.
% eau | % azote | % phosphore | % potasse | C/N | |
fumier | 76 | 0,64 | 0,23 | 0,32 | 14 |
consoude fanée | 75 | 0,74 | 0,24 | 1,19 | 9,8 |
compost de consoude | 32 | 0,55 | 0,91 | 3,04 | 7,8 |
compost | 76 | 0,5 | 0,27 | 0,81 | 20 |
Le purin de consoude se prépare en laissant macérer 1 kg de consoude dans un récipient non métallique contenant 10 litres d'eau de pluie. Il sera utilisé dilué à 10 %. Une autre méthode de fabrication est possible sans adjonction d'eau[12].
Ce purin contient du calcium, du fer, du magnésium, du cuivre, du potassium, du bore, du manganèse, et du zinc.
Riche en calcium, potassium, phosphore (pour plus d'informations, voir Consoude officinale), fer et silice, la consoude est très utile en traitement d’appoint par cataplasme pour faciliter la cicatrisation de plaies ou de fractures.
La consoude est une plante assez facile à multiplier. On procède généralement par semis au printemps, par division des touffes devenues importantes avec l'âge, ou par bouture de racines en hiver. Il est conseillé de ne prélever qu'un tiers environ des racines afin que la plante mère puisse reprendre sans difficultés. Mis à l'abri les premiers temps, sous un châssis par exemple, ces jeunes plants, par une exposition progressive à un climat normal, permettront au jardinier amateur d'obtenir un nombre important de rejetons.
Les jardiniers s’intéressent à la culture de la consoude, en plus de ses qualités ornementales, dans le but d’en récolter les feuilles plus tard, et d’en faire du purin de consoude. La sélection bocking 14 est recommandée dans ce cas. Non seulement, parce qu’elle est la plus riche en éléments fertilisants, mais aussi parce qu’elle est stérile, et donc n’est pas envahissante pour le jardin. Cette variété de consoude ne se multiplie que par bouture.
La culture de la consoude est facile. Une fois le terrain bien préparé, il faut planter les boutures de consoude à 5 à 7 cm de profondeur, puis à 60 cm dans le rang et 60 cm entre les rangs[13]. Il n’y a pas de soin particulier à apporter quant au suivi de sa plantation.