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Les coefficients de Fresnel, introduits par Augustin Jean Fresnel (1788-1827), interviennent dans la description du phénomène de réflexion-réfraction des ondes électromagnétiques à l'interface entre deux milieux, dont l'indice de réfraction est différent. Ils expriment les liens entre les amplitudes des ondes réfléchies et transmises par rapport à l'amplitude de l'onde incidente.
On définit le coefficient de réflexion en amplitude r et le coefficient de transmission en amplitude t du champ électrique par :
où Ei, Er et Et sont les amplitudes associées respectivement au champ électrique incident, réfléchi et transmis (réfracté).
En général, ces coefficients dépendent :
Ils sont obtenus en considérant les relations de continuité à l'interface des composantes tangentielles des champs électriques et magnétiques associés à l'onde.
Considérons 2 milieux, d'indices de réfraction différents, séparés par une interface plane.
L'onde incidente est une onde plane, de vecteur d'onde , et de pulsation .
Les coefficients de Fresnel calculés ici ne sont valables que sous les hypothèses suivantes sur les milieux :
On rajoute aussi une hypothèse de calcul à savoir l'hypothèse harmonique qui consiste à considérer les grandeurs électromagnétiques à une fréquence particulière, et à les noter comme les parties réelles de grandeurs complexes. Ceci simplifie les calculs et permet aussi de déduire des équations de manière esthétique des phénomènes électromagnétiques comme l'absorption, le déphasage de l'onde, les ondes évanescentes...
Les coefficients de Fresnel dépendent de la polarisation du champ électromagnétique, on considère en général deux cas :
Considérons une onde plane électromagnétique :
Dans le cas où le champ électrique incident est polarisé perpendiculairement au plan d'incidence, les composantes tangentielles du champ électrique et du champ magnétique sont continues :
Les coefficients de transmission et de réflexion s'écrivent alors :
En introduisant, pour chaque milieu, la relation de dispersion , on obtient les coefficients de Fresnel en fonction des caractéristiques de l'incidence (n1, θ1) et de la réfraction (n2, θ2) :
Discussion : les indices de réfraction étant complexes, la polarisation de l'onde transmise et réfléchie peut être modifiée par rapport à l'onde incidente. Même dans le cas où ces indices seraient réels, dans le cas , il se peut que le coefficient de réflexion devienne négatif, l'onde réfléchie est alors déphasée de 180° par rapport à l'onde incidente (voir figure).
La seule façon d'annuler le coefficient de réflexion est, en tenant compte des lois de Snell-Descartes, d'avoir . Par conséquent, une onde polarisée transverse électrique subit une réflexion dès qu'elle passe dans un milieu d'indice optique différent, ce qui n'est pas le cas d'une onde transverse magnétique (existence d'un angle de Brewster).
d'où :
En introduisant, pour chaque milieu, la relation de dispersion , on obtient les coefficients de Fresnel en fonction des caractéristiques de l'incidence () et de la réfraction () :
Remarque : suivant les ouvrages, les signes des coefficients de Fresnel diffèrent. Ceci provient des orientations arbitraires faites au départ. Par exemple, orienter sur la figure Hr vers l’avant, revient à remplacer, pour le calcul de r, Er par -Er ce qui changera le signe du coefficient. Dans le calcul de filtres interférentiels, on tiendra compte des coefficients de Fresnel pour calculer le déphasage à la réflexion entre les couches du filtre.
Discussion : le cas TM est remarquable à deux titres :
On peut définir des coefficients de Fresnel globaux pour un système constitué de plusieurs couches de milieux d'indices différents.
On considère pour les calculs suivants les permittivités diélectriques et non les indices de réfraction afin d'alléger les notations.
Considérons 3 milieux , et de permittivités diélectriques consécutives différentes, séparés par 2 interfaces planes.
Les coefficients de réflexion et de transmission globaux s'écrivent alors[1] :
Ces relations décrivent aussi bien le comportement de la simple lame à face parallèle que les cas plus spectaculaires des couches antireflet ou la génération des plasmons de surface : on joue pour ce faire sur l'indice et l'épaisseur du milieu intermédiaire en fonction des indices des milieux extrêmes.
En partant des résultats précédents on peut définir par récurrence les coefficients de Fresnel globaux pour n interfaces.
Considérons n+1 milieux, de permittivités diélectriques consécutives différentes, séparés par n interfaces planes.
On part de , puis pour p = n jusqu'à 2 on utilise la relation de récurrence :
Le coefficient de réflexion global s'écrit alors .
Les coefficients de Fresnel devraient être différents pour des diélectriques et des métalliques, puisque la présence ou non de courants et de charges libres dans les milieux n'implique pas les mêmes relations de passage, donc les mêmes coefficients de Fresnel. Cependant dans le cas de beaucoup de métaux dit "ohmiques" (décrit par une conductivité σ), il est possible de remplacer un métal ohmique homogène (ε, μ0, σ) par un diélectrique homogène de permittivité . Par cette description équivalente métal-diélectrique en régime harmonique, on peut considérer les mêmes expressions pour les coefficients de Fresnel, que ce soit un diélectrique ou un métal ohmique. Dans ce cas c'est l'expression de la permittivité qui change.